Philippe Chalmin met en avant les faibles marges des IAA
Les fortes perturbations des marchés agricoles au cours de la campagne 2012-2013 « ont provoqué des tensions au sein des filières allant du champ à l’assiette », indique Philippe Chalmin dans son introduction au 3e rapport de l’Observatoire de la formation des prix et des marges. La grande distribution a particulièrement joué son rôle de « circuit de refroidissement » pour les produits les plus directement soumis aux variations des prix agricoles, reconnaît le président de l’Observatoire. Elle a pu le faire en dégradant les résultats de certains rayons, avance l’économiste. En effet le rapport fait état d’une marge nette négative en boucherie (-1,3 % du chiffre d’affaires en 2012) après répartition des charges communes entre tous les rayons. Cependant Philippe Chalmin signale que des filières arrivent aux « limites du supportable » : le porc et la volaille « clairement dans le rouge » au début de 2013, la viande bovine et le lait « à peine à l’équilibre », de nombreux industriels de la première transformation en difficulté. Dans les produits laitiers, ce ne sont pas les marges nettes de la distribution (3,7% du CA en moyenne en 2012) qui s’écrasent. L’ajustement « est le fait de l’industrie » établit le rapport, pour lequel le calcul des marges industrielles a été affiné. L’industrie des pâtes alimentaires, secteur abordé cette année, connaît lui aussi une « diminution importante » de son résultat courant lié notamment à la hausse du blé dur.