Nutrition animale : la Bretagne progresse malgré tout
Pour la seconde année consécutive, les fabrications d’aliments du bétail en Bretagne ont progressé en 2008, a indiqué, il y a quelques jours, l’association des fabricants d’aliments du bétail de Bretagne (Afab). Quoique légère (+ 1,2 % à 8,9 millions de tonnes), cette performance constitue une bonne nouvelle après une compression des volumes de 1 million de tonnes depuis 2000. La Bretagne concentre 40 % des fabrications nationales.
L’aliment porcin, production numéro 1 de Bretagne (48,9 % de la production) ne perd que 0,8 % à 4,35 millions de tonnes. Sans doute faut-il y voir une conséquence de la cherté des céréales qui a poussé les éleveurs à vendre l’intégralité de leur moisson et à acheter plus d’aliments composés qu’à l’habitude.
En deux, l’aliment volaille (36,5 %) reste quasi stable (+ 0,03 %). La chute de l’aliment pour poulets labellisés (- 7 %) ayant été compensée par la progression des ventes en aliment pour dinde, après une année 2007 marquée par un recul brutal des fabrications de 10 %, suite à l’influenza aviaire.
Hausse exceptionnelle du tonnage bovin
L’essentiel de la progression du tonnage 2008 résulte de la forte hausse du tonnage d’aliments bovin (+ 13,9 %) à 1,2 million de tonnes (13,5 % des fabrications). La demande a été particulièrement forte durant le premier trimestre 2008, lorsque les éleveurs ont augmenté l’achat de concentrés, pour réaliser la rallonge de quota laitier (+ 15 %) attribué en fin de campagne par l’Europe. Du côté des mauvaises performances, à noter le fort recul de l’aliment lapin (- 11 %) dont le secteur souffre d’une crise structurelle profonde.
L’embellie de l’activité 2008 se poursuivra-t-elle cette année ? L’exercice en cours « devrait voir les fabrications d’aliments régresser dans le contexte actuel de crise économique », estime l’Afab. Finie la croissance à deux chiffres de l’aliment bovin, principal moteur de la croissance 2008, dans une conjoncture laitière plus dégradée que l’an passé. Laurent Morin, délégué général de l’Afab, table aussi sur une baisse de l’aliment porcin. Mais en ce début d’année, les industriels de l’Afab ont d’autres sujets de préoccupation : la taxe Borloo au kilomètre parcouru coûterait à la filière 1,20 euro la tonne, selon Laurent Morin.
Autre sujet professionnel, les camions de 44 tonnes en faveur desquels milite l’Afab. « Si nous obtenions le droit de charger l’aliment dans ces camions, la taxe Borloo serait ramenée à 50 centimes la tonne », dit-il. Ces sujets ont d’ores et déjà eu pour conséquence de voir Cooperl Arc Atlantique revenir dans le giron de l’Afab. « Pour une année probatoire », précise son président, Guy Dartois.