Non, l’interprofession n’est pas une spécificité française
«Les organisations interprofessionnelles sont des formes de gouvernance des filières dépassant largement les frontières françaises », écrit le centre d’études et de prospective du ministère de l’agriculture dans une analyse parue ce matin (en ligne sur notre site). Bien que ce type de gouvernance apparaisse souvent comme une spécificité française, il s’est développé ailleurs à des fins similaires, soulignent ses auteurs qui analysent les rôles et fonctionnements de ses organisations à l’étranger. Trois des principales missions de l’interprofession à la Française se retrouvent dans d’autres pays : la représentation du secteur auprès des décideurs politiques (raison d’être des commodity councils aux Etats-Unis), la promotion collective des produits (objectif de l’association vietnamienne pour les fruits) et la mise en place concertée de standards de qualité (comme la Samic créée par l’interprofession sud-africaine de la viande). Concernant la gestion des marchés, la note souligne que « les interprofessions fournissent souvent des informations statistiques sur les marchés » voire jouent un rôle d’arbitre « des relations commerciales » dans les pays en développement. C’est le cas au Ghana où l’interprofession Grib gère les différends relatifs aux prix du riz. Le ministère souligne par ailleurs que le système de prélèvement obligatoire est aussi pratiqué aux Etats-Unis.