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Veau 
L’ambition de Vandrie au grand export

Le groupe familial néerlandais Vandrie et sa filiale française Sobeval parviennent à exporter de la viande de veau sur de lointains marchés. La filiale néerlandaise Ekro vient de percer en Chine et Sobeval s’impose dans la gastronomie américaine.

La présence du Néerlandais Vandrie sur un stand géant au Sial de Paris, et sa réservation pour exposer au Gulfood de Dubaï en février prochain, illustrent la forte ambition exportatrice du spécialiste de la filière veau. Vandrie réalise 95% de ses ventes d’aliments pour veaux, de viandes et de peaux de veau dans 60 pays, ses principaux marchés étant la France (où opèrent ses filiales Sobeval et Tendriade), l’Italie et l’Allemagne. Le groupe réalise 10% de ses ventes (tous produits confondus) en dehors de l’Union européenne. Il cible successivement différents marchés des viandes. En 2016, c’était les Etats-Unis et le Canada, en 2017 le Chili, la Thaïlande et Taïwan. Dans ses « objectifs stratégiques » établis pour 2018, ce sont la Chine, le Brésil et le Vietnam. Vandrie a identifié dans ces pays des risques de tendance des marchés. Cependant il est confiant dans sa politique de conquête lointaine.

Safety Guard, un système de traçabilité spécial

Le groupe familial a célébré en octobre dernier l’ouverture du marché chinois, au bout de 17 ans de négociations sino-néerlandaises ; une ouverture officiellement marquée par la visite aux Pays-Bas du Premier ministre chinois Li Keqiang et du ministre du Commerce Zhong Shan. L’abattoir de sa filiale Ekro, se distinguant mondialement par sa modernité, a été le premier à recevoir un agrément. Ekro a expédié pour l’occasion un premier chargement. Vandrie attend pour les prochains mois l’agrément de ses deux autres abattoirs des Pays-Bas, Esa et T. Boer & Zn. Il vise les circuits du foodservice à Pékin et à Shanghai et attend l’extension des agréments pour les abats, car pour l’heure, ils ne permettent d’expédier en Chine que de la viande désossée, en frais ou en surgelé.

« Nous cherchons constamment à étendre nos possibilités d’exportation »

Le groupe a exprimé sa reconnaissance aux services d’Etat des Pays-Bas et aux organisations ayant œuvré à son succès en Chine : la NVWA, autorité sanitaire, et le chef vétérinaire des Pays-Bas, les attachés de l’ambassade en Chine, ainsi que l’interprofession néerlandaise du veau. Il fait valoir un système de traçabilité sanitaire spécial au groupe, Safety Guard, couvrant la production intégrée depuis les matières premières et l’achat de petits veaux et jusqu’à la viande vendue. Le directeur des Affaires générales du groupe, Henny Swinkels, souligne que d’autres pays s’y sont ouverts récemment : le Vietnam cette année, le Chili, la Thaïlande et Taïwan l’an dernier. « Nous cherchons constamment à étendre nos possibilités d’exportation », informe-t-il. La filiale française Sobeval contribue aux exportations extra-européennes de Vandrie. L’abattoir de Boulazac, près de Périgueux, en Dordogne, abat annuellement 170 000 à 175 000 veaux élevés régionalement selon différents modes de production.

4% des ventes de viandes de Sobeval hors zone euro

La direction estime que les exportations de viandes en dehors de la zone euro représentent 4% du chiffre d’affaires des exportations de viandes, 185 millions d’euros. Destinations lointaines : Israël, Shanghaï, Hong Kong, l’Egypte (en stand by nous signale-t-on) et les Etats-Unis. La France a pu réintégrer le marché américain en février 2017. Sobeval fournit en particulier la société newyorkaise d’importation D’Artagnan. Sa patronne Ariane Daguin est aussi enthousiaste que ses clients de la haute restauration de la côte Est des Etats-Unis.

« La découpe du veau à l’américaine est un peu à l’image de la découpe du bœuf »

« Nous vendons du veau du Sud-Ouest , abattu a Sobeval Perigueux, depuis presque un an et demi, confirme-t-elle. Ça marche très fort car la qualité est exceptionnelle. Ici (aux Etats-Unis NDLR), le veau est plutôt un sous-produit de l’industrie laitière, alors que Sobeval nous sélectionne des veaux de race à viande, Blonde d’Aquitaine, Salers, Charolais, etc ., garantis d’avoir été élevés un minimum de 15 jours sous la mère, puis en petits groupes, dans des conditions de bien-être très strictes », explique-t-elle. Ariane Daguin a fait venir au printemps dernier de Dordogne Angelique Delaire, présidente de l’Association des producteurs de veaux Vandrie France (l’APV-VDF) et une petite équipe d’éleveurs. Ils ont présenté cette filière française très particulière du Sud-Ouest de la France. « Depuis, nous importons un container par semaine et bientôt deux », déclare-t-elle. Il s’agit de containers frigorifiques chargés sur avion à Roissy.

Cher, le ticket d'entrée aux Etats-Unis

Gilles Gauthier, directeur général de Sobeval, témoigne que le ticket d’entrée aux Etats-Unis était cher. Ses équipes se sont préparées durant trois ans « sous un rythme effréné d’audits américains », précise-t-il. Les opérateurs, même s’ils étaient bouchers de métier, ont bénéficié de formations intensives. « La découpe du veau à l’américaine est un peu à l’image de la découpe du bœuf », explique-t-il. Il salue l’efficacité des services de l’Etat, la DDSPP de Dordogne. « Ils ont été on ne peut plus mobilisés », admire-t-il. Questionné sur le soutien apporté par le groupe Vandrie, il corrige : « Ils ont été de bons alliés ». Il estime que Sobeval a bénéficié des conseils du groupe. « Les Hollandais sont d’excellents commerçants », reconnaît-t-il. Et de vanter l’expérience à l’export et des conseils en logistique des équipes de Vandrie.

« Madame Daguin est sympathique, mais elle donne droit à une erreur, pas deux »

Les premières livraisons de Sobeval à New York ont pu se faire à la fin de l’exercice 2017. Le résultat d’une première année, extrapolé au 31 décembre 2018, est 250 tonnes facturées. « C’est énorme pour nous sur le plan de la valorisation, puisque ce sont des produits de très haute qualité », s’exclame Gilles Gauthier. Sobeval se prépare à doubler son volume exporté outre-Atlantique en 2019. « Quand on parle de 500 tonnes, on joue dans la cour des grands », apprécie le dirigeant français. Gilles Gauthier admire aussi la rigueur de son importateur, D’Artagnan. « Madame Daguin est sympathique, mais elle donne droit à une erreur, pas deux », illustre-t-il. Une rigueur qu’il comprend bien puisque les pièces sous-vide ne font que transiter dans l’entrepôt de D’Artagnan, elles arrivent donc quasiment directement sur les tables prestigieuses.

Morceaux choisis pour la haute restauration de la côte Est américaine

Sur le site internet de D’Artagnan, importateur de veau de Sobeval, est présentée une alléchante variété de viandes de veau (veal en anglais) : côtes (chops), ainsi que milanese et porterhouse chops (T bone), filet (tenderloin) et Chateaubriand, épaule (shoulder), ris de veau (sweetbreads), bavette (flank steak), osso-bucco, faux-filet (stiploin), Top Round (une découpe spéciale réalisée dans les ateliers de Sobeval).

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