L'interprofession du Cognac se réforme
Réuni en assemblé plénière le 26 mai, le Bureau Interprofessionnel du Cognac (BNIC) a confirmé la mise en place de plusieurs réformes importantes. Entre révision de ses statuts et mise en place d’une assurance sur le climat, les décisions annoncées devraient influer notablement sur l’avenir de toute la profession.
Afin d’avoir plus de flexibilité, et optimiser ses actions, le Bureau s’est d’abord intéressé à lui-même, réduisant son mandat de cinq à trois ans. Autre nouveauté, l’âge des intéressés est désormais limité à 65 ans pour faire acte de candidature à une fonction dirigeante de l’organisme. Le mode de désignation des délégués restera en revanche en l’état, à raison de 34 membres composant le bureau - 17 au négoce, 17 à la viticulture - cette dernière étant de son côté en agitation en matière syndicale. Le tout sera réuni le 23 juillet prochain, pour la désignation du nouveau président qui devra obligatoirement être un viticulteur.
Création d’une réserve climatique
Côté budget, le BNIC se veut prudent, selon la formule de l’actuel président Jean-Paul Lacarrière, tout en restant élevé (11 M€ pour 2008-2009) et en accordant une large part à la communication (1,8 M€). Le Festival du Film Policier disparaît, mais d’autres manifestations prendront sa place, comme une vente aux enchères de prestige, une semaine sur le cognac, une participation à celle du « fooding » et des dossiers dans la presse.
En prime, sont annoncés des CD, une photothèque, une boutique, et des contacts renforcés avec des journalistes internationaux.
La grande idée de cette assemblée, ou du moins la plus spectaculaire, sera celle de la mise en place d’une « réserve climatique » attendue pour septembre prochain. Négociants et viticulteurs s’impliquent dans une démarche qui devra être validée par les autorités. Elle aura pour objectif de compenser les aléas météorologiques. Une sorte d’assurance eau de vie, à disposition des vignerons, qui sera équivalente à une demi-récolte estimée à 5 hl/AP par hectare au maximum. Stockée dans un contenant inerte (classée en compte 00) elle sera conservée aux frais de l’intéressé, avec des conditions particulières d’accès.
Quant à la QNV (Quantité Normalement Vinifiée) qui est l’indice de production du cognac, elle sera portée à 10,85 hectolitres d’alcool pur (hlAP) par hectares, et son nom disparaîtra pour devenir un « rendement » le produit entrant désormais dans le régime des appellations d’origine contrôlée. Le BNIC ne la votera plus avant de la proposer au ministère ; c’est l’ODG (Organisme de défense et de gestion) qui aura pour tâche de la transmettre pour approbation à l’INAO.
Les besoins du négoce expliquent par ailleurs cette hausse, en regard d’une récolte 2007 médiocre et d’un marché en évolution. Les estimations affichent une demande probable de 796 000 hl/AP pour 2008 et des hausses sur les années à venir allant de 2,5 à 6%.