Les industriels de la viande tentent de garder le moral
> Jean-Paul Bigard, président du Sniv-SNCP, a insisté sur la nécessité d'attirer des jeunes dans la filière, le 7 octobre lors de l'assemblée générale.
Le Sniv-SNCP tenait son assemblée générale le 7 octobre dernier. La consommation française en baisse et l'embargo russe ont bien sûr été au cœur des débats. Mais l'ambiance n'était pas à l'apitoiement. Le syndicat avait même choisi de mettre le volet social en avant. La branche emploie 50 000 personnes, dont 35 000 dans les entreprises affiliées au Sniv. « Nous sommes engagés dans la refonte de notre convention collective, a expliqué Jean-Paul Bigard, président du Sniv-SNCP, l'enri” chissement des outils de formation et de l'alternance, au travers du pacte de responsabilité, et la prévention de la pénibilité. »
“Près de 5 000 salariés devraient faire valoir leur droit à la retraite d'ici à 2022
Car les entreprises de la viande sont confrontées à une réalité simple : près de 5 000 salariés devraient faire valoir leur droit à la retraite d'ici à 2022. « Il y a un énorme besoin de renouvellement des compétences de la branche, il y a urgence à attirer des jeunes », a-t-il expliqué. Mais le Sniv-SNCP le souligne, si le volet social est important, il a un coût : « qu'il faudra bien évaluer et répercuter en aval », insiste Jean-Paul Bigard condamnant une nouvelle fois le « dumping social ».
Sur le plan économique, la branche viande s'inquiète. La consommation continue de baisser en France. Le syndicat espère que les nouvelles dénominations des viandes participent au regain d'attrait des rayons en libre-service. « L'objectif, assure Jean-Paul Bigard, est de dynamiser le rayon libre-service ». Reste qu'à ce sujet, des discussions sont tou-jours en cours. Si la DGCCRF a souhaité matérialiser le niveau de satisfaction du consommateur grâce à des étoiles, les modalités actuelles risquent de « décevoir le consommateur et de compromettre tout le dispositif », s'inquiète le président.
Définir une stratégie solide à l'exportQuant à l'export, s'il reste une priorité pour le syndicat, Jean-Paul Bigard tempère : « Ce n'est pas avec les animaux les plus chers d'Europe que nous deviendrons les champions de l'export. » Il a notamment insisté, dans son discours de clôture, sur la nécessité « de définir une stratégie solide et cohérente » notamment en exportant « des produits à forte valeur ajoutée ».