L’aide alimentaire suspendue à une décision politique
Les ministres de l’Agriculture des 27 n’ont pu voter, hier à Bruxelles, le maintien d’un Programme européen d’aide aux plus démunis (PEAD) répondant aux besoins des deux années à venir. Le Français Bruno Le Maire estime que le pire est évité, car en cas de vote négatif, le budget de l’actuel PEAD serait réduit de 480 à 113,5 millions d’euros, dont 15 millions (- 80%) pour la France. Selon des diplomates, six Etats, l’Allemagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la République tchèque, le Danemark, et la Suède continuent à former une minorité de blocage contre la proposition de maintien de la Commission européenne. L’Allemagne est à la tête de ces six opposants. C’est à son initiative que la Cour de justice européenne a considéré le financement du PEAD comme relevant de la politique sociale et non de la Pac. Mais l’argumentaire va plus loin : l’aide aux démunis « est du ressort des budgets nationaux », a plaidé hier le secrétaire d’Etat Robert Kloos, représentant de l’Allemagne au Conseil agricole. « Les solutions sont là, c’est la volonté politique qui manque », a regretté le commissaire à l’Agriculture Dacian Ciolos. Le ministre polonais de l’Agriculture Marek Sawicki, dont le pays préside l’UE, a suggéré que la question soit soulevée au prochain sommet des dirigeants européens, mi-octobre à Bruxelles.