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Actimeat se professionnalise grâce à l’industrie 4.0

C’est une transformation vers l’industrie du futur qu’opère la société Actimeat. Après trois ans de réflexion, de diagnostic, d’accompagnement, les projets prennent corps pour une organisation plus agile et efficiente.

Dès la conception de sa nouvelle usine pensée en 2018, Actimeat, spécialisé dans les ingrédients de protéines carnées et végétales, s’est plongé dans la digitalisation de son activité pour gagner en productivité et en efficacité. Ses axes : l’automatisation, la numérisation et la digitalisation de ces outils. Les réflexions ont démarré sur la manière de caractériser les matières premières reçues.

1 Caractériser la matière

Baptisé MeatScan, ce projet de qualification par rayons X des matières premières pour mieux les intégrer et les valoriser a abouti au mois de mars 2022 par l’installation d’un outil d’analyse par rayons X. « Nous avons travaillé sur cette tête de ligne qui n’était absolument pas automatisée auparavant. Cela nous donne une meilleure connaissance de la matière que l’on reçoit, permettant ainsi de mieux l’orienter et la valoriser, explique Stéphane Maloisel, dirigeant de l’entreprise installée à Manosque (Alpes-de-Haute-Provence), cela nous permet aussi de numériser les données des matières que l’on met dans le process et améliore nos compétences sur les données. »

2 Traçabilité

L’entreprise ne s’arrête pas là. Une seconde tranche d’investissement va avoir lieu d’ici à septembre sur la traçabilité de cette matière. Un maillon supplémentaire vient s’intégrer à son ERP. « Jusqu’à présent, nous avons des données que nous ne savons pas utiliser. Ce maillon supplémentaire va nous permettre d’appréhender toutes ces données et travailler en amont comme en aval avec nos fournisseurs et nos clients sur la traçabilité des produits. Il y a un enjeu de big data », détaille le président. L’entreprise améliore la traçabilité de la matière avec l’un de ses plus importants fournisseurs de viande. Le projet devrait aboutir en septembre, et permettre de déployer le système avec d’autres fournisseurs à terme, l’idée étant de ne plus avoir à passer par un code-barres à réception des matières et de tout ressaisir, mais bien que tout soit entrée dans une base. Les données sont là de chaque côté, le tout est de pouvoir les transmettre. « Il y a tellement de variabilité dans ces données que peu de fournisseurs ou de clients sont équipés », note-t-il.

3 Outils intelligents

Autre exemple de la digitalisation de l’entreprise. Actimeat a investi dans des capteurs thermiques à mesure distante du produit dans un milieu à haute température, permettant de connaître la température des produits en temps réel. Ils ont été installés à la fin du premier trimestre 2022 sur la ligne de production en continu qui passe du chaud au froid. « Jusqu’à présent, nous avions un contrôleur qualité qui contrôlait la température avec un thermomètre, mais les variations peuvent intervenir à n’importe quel moment. Avec ces capteurs thermiques, nous avons l’enregistrement de la température du produit en permanence en contrôle qualité d’un process en continu », indique-t-il.

4 Structuration du système d’information

Actimeat a notamment été soutenu dans toutes ces étapes par le Parcours Industrie 4.0 de la Région Paca et BPI, ce qui lui a permis d’être accompagné dans les diagnostics. « Nous avons structuré tout notre système d’information. On l’a découpé pour mettre en place un plan d’action de corrections. Cela nous a menés aux projets dont nous avons parlé », précise Stéphane Maloisel. L’entreprise vient également de créer un poste de chef de projet système d’information, la personne recrutée commençant au mois d’août.

5 Gain de productivité

« L’industrie 4.0 est une culture dans laquelle on s’inscrit, précise le dirigeant, ce n’est pas juste un investissement industriel. Nous avons lancé un plan important de formation. Il faut impliquer tout le monde, car cela change le métier. Six cent trente-quatre actions de formation ont été réalisées pour les quatre-vingt-quatre salariés. » Pour Stéphane Maloisel, ces projets d’industrie 4.0 ne font que renforcer ses avantages compétitifs. Avec 12 000 tonnes de produits et des clients parmi les grands acteurs industriels, la société n’a d’autres choix que d’améliorer sa performance. Et en quelques mois, les bénéfices sont déjà quantifiables : « Nous voyons déjà les effets de ces actions, avec plusieurs points de productivité gagnés. » Pour l’heure, la société a prévu un plan d’action jusqu’en 2024, avec 1 million d’euros d’investissement annuel.

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