Crise bovine : les éleveurs font monter la pression
> Blocage de l'abattoir de Metz le 11 mai.
Revenir aux prix d'il y a un an et demi, en regagnant 60 à 70 centimes le kilogramme. Voilà ce que la Fédération nationale bovine (FNB) a réussi à faire passer comme revendication auprès des médias régionaux et nationaux à l'occasion de ses récentes actions coups-de-poing. Ayant obtenu dès le 4 mai, lors d'une rencontre avec Stéphane Le Foll, l'accord de principe sur la tenue d'une table ronde des acteurs de la filière d'ici à mi-juin, le syndicat a tenu à mettre tout de suite la pression aux trois abatteurs principaux – Bigard, Elivia et SVA. À l'issue du blocage de dix sites, une première table ronde a été réunie d'urgence le 12 mai, rue de Varenne. Sans surprise, « nous ne sommes pas arrivés à un accord », a déclaré à la sortie le ministre de l'Agriculture, « j'ai insisté pour que les prix soient revalorisés, mais ce n'est pas le ministre qui décide du prix ». « Nous avons une consommation baissière, même en Europe, et on a du mal à avoir des relais de croissance notamment sur les pays tiers, malgré l'élément favorable qui est la parité avec le dollar », a déclaré de son côté à l'AFP, Dominique Langlois, cité comme président de SVA-Jean Rozé. À l'heure des bilans difficiles dans les exploitations, la FNB, elle, n'en démord pas : avant le prochain rendez-vous au ministère, « dans un mois », elle « s'impliquera très activement dans la phase de négociation ». Mais, menaçante, elle « appelle d'ores et déjà les producteurs à la plus grande vigilance et à se préparer à devoir durcir les actions syndicales si les résultats ne sont pas au rendez-vous », selon un communiqué diffusé le 12 mai. L'enquête diligentée par le ministère sur la formation des cotations, accusées par la FNB d'être déconnectées des règles de l'offre et de la demande, pourra-t-elle calmer le jeu ?