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365 Matins réveillé par le pain G-Nutrition


De gauche à droite : Georges Devesa, directeur général de Nutrisens ; Gérard Million, directeur de Cérélab ; Étienne Genet, PDG de 365 Matins.
La boulangerie industrielle du Doubs va fabriquer 6 millions de petits pains nutritionnels pour séniors G-Nutrition d'ici deux ans. Une opportunité pour cette PME.

La boulangerie industrielle 365 Matins, implantée à Saint-Vit (Doubs), prévoit un investissement de 850 000 euros et l'embauche de 3 ou 5 salariés, pour fabriquer le pain nutritionnel pour séniors G-Nutrition. Issu de plus de 8 ans de R&D menés par le collectif public-privé (Cérélab, Dijon céréales, Eurogerm, pôle de compétitivité Vitagora, CHU de Dijon…) – ce pain, très riche en protéines (21 g pour 100 g) et vitamines, entre en phase de commercialisation. Un partenariat tripartite a été signé le 13 mars entre 365 Matins pour la production, Nutrisens pour la commercialisation et Cérélab, détenteur de la formule du pain.

365 Matins va devoir mettre son outil de production à jour. L'usine est pourtant neuve, mais l'unité de fabrication n'est pas adaptée à cette pâte à pain spécifique. « Le challenge est complexe, car nous allons devoir produire sans dégrader les qualités organoleptiques et nutritionnelles du pain. La formulation très spécifique du produit rend le travail de la pâte difficile tant du point de vue du façonnage, de la levée que de la cuisson. Pour cela, nous investissons dans une façonneuse et une ligne de conditionnement longue conservation afin de prolonger la DLC des pains jusqu'à 30 jours », explique Étienne Genet, président-directeur général de la société.

Sans compter que 365 Matins va également devoir augmenter sa capacité de production puisqu'à ce jour, elle produit environ 600 t par an de pain à destination de la grande distribution et des collectivités (cantines, hôpitaux…). L'objectif étant de produire 2 millions de pain/an d'ici à la fin de l'année et 6 millions de pain d'ici 2 ans, soit une moyenne de 24 000 petits pains/jour. La production en petite série a déjà débuté pour échantillonner les premiers et futurs clients.

Dane le giron de Dijon céréales depuis fin 2013

Le choix de 365 Matins pour produire le pain G-Nutrition n'est pas un hasard. En difficulté depuis plusieurs années, l'entreprise est passée dans le giron de Dijon céréales en fin d'année 2013. Étienne Genet, ancien directeur général de Dijon Céréales Meunerie, connaît bien la filière céréalière et entretient des liens étroits avec l'agroalimentaire local puisqu'il est président de l'Aria Bourgogne.

Réparti sur une superficie de 3200 m2 , 365 Matins réalise un chiffre d'affaires (CA) de 1,9 million d'euros (M€) avec une équipe de 30 salariés. Avec la production du pain G-Nutrition, l'entreprise espère voir progresser son CA de 30 % cette année et de le doubler d'ici 2 ans. En attendant, Étienne Genet garde la tête froide : « Le succès de ce projet dépend entièrement de la commercialisation du produit. Et nous fondons de grands espoirs sur la société Nutrisens qui va se charger de la vente. » Nutrisens, pour sa part, affiche une santé exceptionnelle. Créée il y a 3 ans, l'entreprise spécialisée dans la restauration santé réalise un chiffre d'affaires 2012 de 35 M€, en croissance de 30 % contre 2011.

UN PROGRAMME VERTUEUX DE CROISSANCE

Le pain G-Nutrition est le fruit du programme de recherche nommé « Farine + », labellisé par le pôle de compétitivité Vitagora. Cérélab, joint-venture entre Dijon céréales et Eurogerm, a porté ce projet en impliquant tous les acteurs de la filière céréalière depuis la sélection des variétés (plus de 500 blés ont été testés) jusqu'au process de mouture pour préserver les protéines du blé. Le projet, estimé à près de 2,5 M€, s'inscrit dans un cercle vertueux de croissance. C'est tout un pan de l'économie de l'est de la France qui va bénéficier des retombées : l'industrie avec la production, les sociétés de restauration comme Nutrisens avec la commercialisation, les agriculteurs avec la production et les centres d'accueil des personnes âgées qui vont pouvoir lutter contre la dénutrition des pensionnaires et les séniors eux-mêmes.

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