Aller au contenu principal

Nestlé ouvre un gigantesque institut de production laitière en Chine

Aider la Chine à produire plus de lait, pour garder le marché à l’import, tel est le pari de Nestlé.

Institut de production laitière (DFI) - A : élevages de 200 à 450 vaches. B : élevages de 600 à 1200 vaches. C :  élevages de 3600 à 8000 vaches. D :  centre de formation.
Institut de production laitière (DFI) - A : élevages de 200 à 450 vaches. B : élevages de 600 à 1200 vaches. C : élevages de 3600 à 8000 vaches. D : centre de formation.
© DR

Imaginez rassemblées sur un site de 60 hectares trois exploitations « modèles », la plus petite pour les élevages de 200 à 450 vaches, la moyenne pour les élevages de 600 à 1200 vaches     , et la plus grande pour les élevages de 3600 à 8000 vaches. A côté est implanté un centre de formation à la pointe de la technologie et de la technique, partenaire d’universités et d’organisations locales et internationales. Voilà à quoi ressemble l’institut de production laitière (DFI) que Nestlé a inauguré le 15 octobre 2014 à Sshuangcheng en Chine. « Les Chinois aiment voir les choses en grand, nous devons respecter leur façon de voir », expliquait Hans Johr, directeur agriculture durable de Nestlé, dans le cadre du Alltech Global Dairy qui a rassemblé, à Deauville dans le Calvados, 650 éleveurs laitiers venus de quarante-deux pays du monde entier. Ce centre qui se veut pratique formera les éleveurs chinois. « La Chine a davantage besoin de personnes compétentes que de capitaux. » Alltech apportera le support technique pour la nutrition.


« La Chine doit produire parce qu’elle va consommer »


L’objectif de Nestlé est clairement d’aider la Chine à produire plus de lait. « Le gouvernement chinois a fait le choix du développement urbain : 300 à 400 millions de personnes vont s’installer en ville dans les dix prochaines années. La Chine concentrait jusqu’à présent ses efforts sur les infrastructures pour permettre ce développement. Désormais elle se focalise sur la consommation. La consommation de lait frais devrait doubler d’ici 2020. » Pour Nestlé, l’enjeu de ce partenariat avec la Chine est d’avoir accès au marché chinois : « sans partenariat, le marché se ferme ». Cet institut sera aussi le fer de lance d’un programme de communication massif avec les éleveurs et les consommateurs.
« C’est une version chinoise de la plate-forme agriculture durable SAI créée par Unilever, avec laquelle une soixantaine de grands groupes communiquent sur les bonnes pratiques de production vers les consommateurs de plusieurs continents. Les protéines animales sont attaquées de partout. Nous devons faire entendre notre voix pour qu’elles gardent leur place au centre du régime alimentaire et influencer les politiques des pays ».
Autre argument développé par la multinationale : la Chine importe beaucoup, 20 à 35 % des produits laitiers qu’elle consomme. Le gouvernement chinois n’acceptera pas d’importer davantage. « Si elle est obligée de le faire, faute de développer suffisamment sa production, le gouvernement dira aux consommateurs de ne pas consommer de produits laitiers. Et on perdra le marché à l’import de cette manière. C’est pourquoi notre DFI est important », se défend Hans Johr.

Les plus lus

Eleveur veau moins de quinze jours niche individuelle
Veaux laitiers : « Je ne connais ni les diarrhées ni les problèmes pulmonaires »

À la SCEA des vertes prairies, en Seine-Maritime, Nicolas Banville concentre ses efforts sur la préparation au vêlage et la…

Pièce de monnaie
Prix du lait : Sodiaal payera 485 €/1 000 l pour 2023 en conventionnel

En conférence de presse le 4 avril, Damien Lacombe, président de Sodiaal, a annoncé 14,4€/1000 litres de ristournes pour les…

veaux en igloo individuel
Les bons gestes pour des veaux laitiers en pleine forme dès la naissance

Il n’y a pas une seule et unique recette pour élever un veau. Ce qui est sûr, c’est que les premiers jours sont déterminants…

Deux stalles de robot de traite GEA
Robot ou salle de traite, les indicateurs à calculer pour bien choisir

Les tensions sur la main-d’œuvre poussent de nombreux éleveurs à sauter le pas des robots de traite. Pourtant le retour sur…

Éleveuse veaux pouponnière
« J’utilise zéro antibiotique pour élever mes veaux laitiers »

Dans les Côtes-d’Armor, le Gaec Restquelen enregistre 3,3 % de mortalité périnatale sur les quatorze derniers mois. Les…

Yohann Barbe, président de la FNPL élu le 8 avril 2024
Yohann Barbe, nouveau président de la FNPL : « Nous ne devons plus perdre ni litre de lait, ni actif pour le produire »

Yohann Barbe, éleveur dans les Vosges, a été élu président de la FNPL le 9 avril. Il livre sa feuille de route à Réussir Lait…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière