En Rhône-Alpes, un groupe axé sur la résilience des élevages
L’outil « résilience » testé dans le cadre d’Eurodairy permet de repérer rapidement les points forts et points faibles.
L’outil « résilience » testé dans le cadre d’Eurodairy permet de repérer rapidement les points forts et points faibles.
Un groupe d’innovation s’est constitué début 2017 en Rhône-Alpes dans le cadre du projet Eurodairy. Il regroupe dix fermes pilotes, deux fermes de lycée et le Centre d’élevage de Poisy. « Ce Groupe opérationnel (GO) est composé d’hommes et de femmes motivés pour échanger sur leurs pratiques dans le but d’améliorer leur durabilité, explique Jean-Philippe animateur PEP Bovins lait. Les éleveurs ont décidé de travailler sur la notion de résilience socio-économique, et de tester l’outil 'résilience'» mis au point par le groupe opérationnel et la chambre d’agriculture régionale des Hauts-de-France ».
Des questions et indicateurs élaborés par les éleveurs
L’outil permet de situer l’élevage sur cinq points jugés majeurs : économie, technique, stratégie d’exploitation, humain-social et environnement. « Les données techniques sur le troupeau et économiques sur l’exploitation permettent d’approcher rapidement les deux premiers points, en les comparant aux références locales et aux cas-types Inosys des réseaux d’élevage. Les trois autres volets sont renseignés par un jeu de questions-réponses (ouvertes ou menu déroulant)». Chaque volet est noté sur 100. Le scoring final apporte une visualisation graphique synthétique. Les questions et les indicateurs ont été élaborés par les éleveurs des Hauts de France et leur conseiller. Par exemple pour le volet environnement, l’outil comporte 24 questions réparties sur dix indicateurs ; « quel est le nombre de cultures différentes dans l’assolement ? » est l’une des trois questions permettant de noter l’indicateur « diversifier ses productions végétales ».
Le Gaec de Boisy dans la Loire , l’une des fermes pilotes du groupe opérationnel Rhône-Alpes a testé l’outil en février dernier. Il est convaincu de son intérêt. « L’outil est rapide et simple d’utilisation. Il pointe du doigt nos forces, nos lacunes et nous ouvre les yeux sur l’ensemble des points importants pour pérenniser nos exploitations, assure Hervé Burnot, l’un des quatre associés du Gaec. Assurément il faut le partager entre associés pour s’assurer que la stratégie et le ressenti de chacun convergent ».
Eurodairy : favoriser le transfert d’innovations
Le projet Eurodairy s’inscrit dans le cadre du programme européen pour la recherche et l’innovation. Ce projet, regroupant 14 pays et 20 partenaires, vise à accélérer le transfert d’innovations autour de quatre thèmes : l’utilisation efficiente des ressources, la biodiversité, le bien-être et la santé animale ainsi que la résilience socio-économique. Cinq régions françaises sont impliquées : Rhône-Alpes(1), Hauts-de-France, Normandie, Bretagne, Pays de la Loire. Dans chacune des régions, un groupe opérationnel (GO) constitué de fermes pilotes a été constitué. Les cinq GO français se sont donné une feuille de route autour de quatre points :
Les points faibles:
plan d'actions sans calendrier ni suivi
pratiques alternatives sur les cultures
engagement par rapport à l'environnement
Les points forts:
stratégie claire et partagée
vente directe et diversification
autonomie alimentaire
maîtrise technique
situation économique saine
bien-être des éleveurs/entente entre associés
gestion de la main-d'œuvre salariée
prise en compte des attentes sociétales