Aller au contenu principal

« Il n’y aura pas d’inflation sur les volailles festives cette année »

Les interprofessions du Synalaf et d’Anvol confirment que les volailles festives seront au rendez-vous des fêtes de fin d’année. Reste à voir la tenue des ventes, les mises en place ont été prudente dans le contexte économique anxiogène actuel.  

chapon de pintade
Ls ventes de 2025 en volailles festives s'annoncent similaire à celles de 2024 selon le Synalaf
© Catherine Takougang

Incontournables des repas de fêtes, les volailles festives font leur retour dans les rayons chaque mois de décembre. En 2024, les Français en ont acheté plus de 7 millions pour leurs réveillons, selon l’APVF. Pintades, cailles, pigeons, chapons de pintades ou canards continuent à connaître un franc succès durant les repas festifs. Exclusivement d’origine France, les volailles festives font figure d’exception dans des rayons où les importations prennent de plus en plus de place. 

Tendance de production à la baisse des volailles festives Label Rouge 

En 2024, près de 1,856 millions de volailles festives mises en place sont sous Label Rouge, soit une baisse de 18% par rapport à 2019. Cette année, la production recule de nouveau, de 4 % par rapport à 2024.  Dans le cas des chapons, les mises en place sont en repli de 3 %. Pour les volailles festives conventionnelles, les mises en place restent sensiblement aux mêmes niveaux que l’année dernière, selon le Synalaf. 

 

Résultat des ventes de volailles festives en 2024 (Bar Chart)

 

Les petites volailles festives tirent la demande

La catégorie des petites volailles affiche une dynamique positive. Les ventes de poulardes ont fortement progressé l’an dernier, ainsi pour cette année, les mises en place sont en hausse de 1,5 %.  De même les ventes de mini chapons et de chapons de pintades s’accroissent. « Ces volailles de plus petit gabarit répondent mieux à l’évolution de la taille moyenne des ménages, qui se réduit en France », observe Yann Nédelec, lors du voyage de presse organisé par Anvol dans le Sud-Ouest.
«Ces volailles conviennent pour des repas de quatre à six personnes, ou encore des repas à l’assiette, alors qu’un chapon nécessite d’être partagé durant un repas de huit convives », complète Benoît Drouin, le président du Synalaf.

Lire aussi : Moins de famille, plus de petits foyers, comment l’industrie alimentaire s’adapte à la démographie 

L’inflation nuit aux ventes de volailles festives 

« Depuis 4 à 5 ans, les volailles festives se vendent plus difficilement », témoigne Damien Lacomme, éleveur situé à Saint Médard dans le Sud-Ouest. Une tendance que confirme Benoît Drouin, qui pointe une concurrence accrue sur le segment des produits festifs. 

« Avec l’inflation, un nombre croissant de familles préfère se replier sur un poulet ou un rôti de bœuf pour les repas de fin d’année »

« Avec l’inflation, un nombre croissant de familles préfère se replier sur un poulet ou un rôti de bœuf pour les repas de fin d’année », analyse-t-il. Certains morceaux de viande rouge, moins consommés en cours d’année pour des raisons budgétaires, deviennent pour une partie des ménages une alternative aux volailles festives.

 La relève sur les mises en place de volailles festives en péril ? 

Benoit Drouin est d’avis qu’il y aura « une prudence de la part des distributeurs pour les mises en rayon des festives. » Selon lui la France n’est pas complètement remise de ses crises inflationnistes et des séquelles de la grippe aviaire. Les volumes de ventes pourraient être proche de ceux de 2024.

 « Les fermiers s’engagent moins sur les mises en place de volailles festives, qui demandent beaucoup de temps et d’investissement financier »

Dans le Sud-Ouest, les éleveurs restent marqués par les précédentes vagues de grippe aviaire, qui ont lourdement touché leurs élevages et empêché une partie d’entre eux de commercialiser des volailles festives en fin d’année. En 2023 notamment, plusieurs foyers détectés dans la région avaient bloqué la mise sur le marché de chapons et autres volailles festives. De plus, le vieillissement des producteurs pose question sur la relève : « Les fermiers s’engagent moins sur les mises en place de volailles festives, qui demandent beaucoup de temps et d’investissement financier », ajoute-t-il.

Lire aussi : Poulet Label Rouge : « On a vraiment un problème de répartition de valeur » 

Des ventes de volailles festives attendues sans encombre

Les volailles festives sont mises en rayon de plus en plus tardivement au cours du mois de décembre. Ainsi ce sera aux alentours du 18 décembre que les magasins vont se remplir de chapons et autres volailles festives. « Les consommateurs font les courses le plus tard possible et il faut amener les produits les plus frais possible en magasin » explique Benoît Drouin. 

« Il n y’a pas de foyer d’influenza sur les festives, les volailles festives seront au rendez-vous des tables des fêtes de fin d’année »

« Il n y’a pas de foyer d’influenza sur les festives, les volailles festives seront au rendez-vous des tables des fêtes de fin d’année » assure le président d’Anvol, Jean Michel Schaeffer. A ce jour aucun élevage de volailles festives n’a été touché par l’épizootie de grippe aviaire qui a repris dernièrement, a confirmé le président du Synalaf lors d’un échange avec Les Marchés ce 08 décembre. Ce dernier a également assuré qu’« il n’y aura pas d’inflation sur les volailles festives cette année ». Les prix ne monteront pas grâce à la baisse du coût de l’aliment, qui, pour rappel, représente les trois quarts du prix de revient. 

Le calendrier de décembre 2025 favorable à la consommation

Les professionnels de la volaille festive espèrent que les consommateurs seront au rendez-vous pour les achats de fin d’année. « C’est toujours la même appréhension chaque année, est ce qu’ils y’aura du monde aux achats ? » confie Benoit Drouin. 

L’interprofession Anvol reste optimiste sur les pronostics de vente de cette fin d’année. Noël et le jour de l’An tombant un jeudi, cela ouvre « quatre jours de consommation » et promet « au moins un repas festif supplémentaire », comme le suggérait Patrick Pageard président du Cidef, lors de la conférence d’Anvol. 

Lire aussi : Les produits de la mer, incontournables pour les fêtes de fin d’année 

Les plus lus

Poule de réforme en élevage sol
Poules de réforme : comment les abattoirs s’adaptent à la baisse de l’offre ?

Les abattages de poules pondeuses de réformes reculent depuis 2021. Entre grippe aviaire, allongement des durées de pontes et…

drapeau turc
Bovins : la Turquie continue sa décapitalisation, l’Europe en profite peu

Alors que les abattages de bovins continuent de progresser en Turquie faute de rentabilité de l’élevage allaitant et laitier,…

Gilles Huttepain, Vice-président de l'interprofession Anvol
Le poulet chinois s’impose en Europe, la volaille française alerte

La filière poulet française s’inquiète d’un afflux inédit en provenance de Chine, qui dégage ses surplus de filets de poulet…

bateau porte conteneur a quai
Bovins : des exportations en baisse de 13 %, des importations en hausse de 6 % au niveau européen

Le solde du commerce extérieur de la filière bovine européenne s’est fortement dégradé au premier semestre 2025, alors que l’…

pièce de boeuf argentin
Comment le bœuf argentin gagne les boucheries de France

Le succès des restaurants de bœuf argentin à Paris s’étend aux boucheries de luxe. Sa notoriété en Europe est soignée en amont…

douanier chinois devant un ordinateur
Viande bovine : la Chine enquête toujours sur ses importations et pourrait les limiter

Les résultats de l’enquête chinoise sur les perturbations de son marché intérieur de la viande bovine par les importations ne…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio