« Il n’y aura pas d’inflation sur les volailles festives cette année »
Les interprofessions du Synalaf et d’Anvol confirment que les volailles festives seront au rendez-vous des fêtes de fin d’année. Reste à voir la tenue des ventes, les mises en place ont été prudente dans le contexte économique anxiogène actuel.
Les interprofessions du Synalaf et d’Anvol confirment que les volailles festives seront au rendez-vous des fêtes de fin d’année. Reste à voir la tenue des ventes, les mises en place ont été prudente dans le contexte économique anxiogène actuel.
Incontournables des repas de fêtes, les volailles festives font leur retour dans les rayons chaque mois de décembre. En 2024, les Français en ont acheté plus de 7 millions pour leurs réveillons, selon l’APVF. Pintades, cailles, pigeons, chapons de pintades ou canards continuent à connaître un franc succès durant les repas festifs. Exclusivement d’origine France, les volailles festives font figure d’exception dans des rayons où les importations prennent de plus en plus de place.
Tendance de production à la baisse des volailles festives Label Rouge
En 2024, près de 1,856 millions de volailles festives mises en place sont sous Label Rouge, soit une baisse de 18% par rapport à 2019. Cette année, la production recule de nouveau, de 4 % par rapport à 2024. Dans le cas des chapons, les mises en place sont en repli de 3 %. Pour les volailles festives conventionnelles, les mises en place restent sensiblement aux mêmes niveaux que l’année dernière, selon le Synalaf.

Les petites volailles festives tirent la demande
La catégorie des petites volailles affiche une dynamique positive. Les ventes de poulardes ont fortement progressé l’an dernier, ainsi pour cette année, les mises en place sont en hausse de 1,5 %. De même les ventes de mini chapons et de chapons de pintades s’accroissent. « Ces volailles de plus petit gabarit répondent mieux à l’évolution de la taille moyenne des ménages, qui se réduit en France », observe Yann Nédelec, lors du voyage de presse organisé par Anvol dans le Sud-Ouest.
«Ces volailles conviennent pour des repas de quatre à six personnes, ou encore des repas à l’assiette, alors qu’un chapon nécessite d’être partagé durant un repas de huit convives », complète Benoît Drouin, le président du Synalaf.
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L’inflation nuit aux ventes de volailles festives
« Depuis 4 à 5 ans, les volailles festives se vendent plus difficilement », témoigne Damien Lacomme, éleveur situé à Saint Médard dans le Sud-Ouest. Une tendance que confirme Benoît Drouin, qui pointe une concurrence accrue sur le segment des produits festifs.
« Avec l’inflation, un nombre croissant de familles préfère se replier sur un poulet ou un rôti de bœuf pour les repas de fin d’année »
« Avec l’inflation, un nombre croissant de familles préfère se replier sur un poulet ou un rôti de bœuf pour les repas de fin d’année », analyse-t-il. Certains morceaux de viande rouge, moins consommés en cours d’année pour des raisons budgétaires, deviennent pour une partie des ménages une alternative aux volailles festives.
La relève sur les mises en place de volailles festives en péril ?
Benoit Drouin est d’avis qu’il y‘ aura « une prudence de la part des distributeurs pour les mises en rayon des festives. » Selon lui la France n’est pas complètement remise de ses crises inflationnistes et des séquelles de la grippe aviaire. Les volumes de ventes pourraient être proche de ceux de 2024.
« Les fermiers s’engagent moins sur les mises en place de volailles festives, qui demandent beaucoup de temps et d’investissement financier »
Dans le Sud-Ouest, les éleveurs restent marqués par les précédentes vagues de grippe aviaire, qui ont lourdement touché leurs élevages et empêché une partie d’entre eux de commercialiser des volailles festives en fin d’année. En 2023 notamment, plusieurs foyers détectés dans la région avaient bloqué la mise sur le marché de chapons et autres volailles festives. De plus, le vieillissement des producteurs pose question sur la relève : « Les fermiers s’engagent moins sur les mises en place de volailles festives, qui demandent beaucoup de temps et d’investissement financier », ajoute-t-il.
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Des ventes de volailles festives attendues sans encombre
Les volailles festives sont mises en rayon de plus en plus tardivement au cours du mois de décembre. Ainsi ce sera aux alentours du 18 décembre que les magasins vont se remplir de chapons et autres volailles festives. « Les consommateurs font les courses le plus tard possible et il faut amener les produits les plus frais possible en magasin » explique Benoît Drouin.
« Il n y’a pas de foyer d’influenza sur les festives, les volailles festives seront au rendez-vous des tables des fêtes de fin d’année »
« Il n y’a pas de foyer d’influenza sur les festives, les volailles festives seront au rendez-vous des tables des fêtes de fin d’année » assure le président d’Anvol, Jean Michel Schaeffer. A ce jour aucun élevage de volailles festives n’a été touché par l’épizootie de grippe aviaire qui a repris dernièrement, a confirmé le président du Synalaf lors d’un échange avec Les Marchés ce 08 décembre. Ce dernier a également assuré qu’« il n’y aura pas d’inflation sur les volailles festives cette année ». Les prix ne monteront pas grâce à la baisse du coût de l’aliment, qui, pour rappel, représente les trois quarts du prix de revient.
Le calendrier de décembre 2025 favorable à la consommation
Les professionnels de la volaille festive espèrent que les consommateurs seront au rendez-vous pour les achats de fin d’année. « C’est toujours la même appréhension chaque année, est ce qu’ils y’aura du monde aux achats ? » confie Benoit Drouin.
L’interprofession Anvol reste optimiste sur les pronostics de vente de cette fin d’année. Noël et le jour de l’An tombant un jeudi, cela ouvre « quatre jours de consommation » et promet « au moins un repas festif supplémentaire », comme le suggérait Patrick Pageard président du Cidef, lors de la conférence d’Anvol.
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