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Séminaire du Copa-Cogeca
Les transformateurs européens plutôt sereins en ce début de campagne

La filière européenne de la pomme de terre veut faire prendre conscience à la Commission européenne de son poids économique, alors que 14 accords bilatéraux sont en négociation.

es transformateurs européens de pommes de terre se montrent beaucoup moins inquiets sur le déroulement de la nouvelle campagne que leurs autres partenaires de la filière. « Il y a de grandes opportunités pour l'industrie européenne », a déclaré le hollandais Kees Meijer, président de l'EUPPA (1) à l'occasion du séminaire organisé dans les locaux du Copa-Cogeca le 9 septembre. Même si la filière est « un poids lourd capital de l'agriculture européenne », comme l'a rappelé Pekka Pesonen, secrétaire général du Copa-Cogeca, il n'en demeure pas moins que « la plus grosse difficulté devrait se situer cette année sur le marché de la consommation », a indiqué le finlandais en préambule de cette journée. Dans un tel contexte, Kees Meijer a exhorté ses collègues à ne pas céder au pessimisme ambiant « actuellement entretenu par la presse ». « Il ne faut pas se laisser abattre par ces rumeurs », a-t-il ajouté en rappelant notamment que « plus de 50 % des pommes de terre transformées par les industriels européens étaient contractualisées. » Selon l'EUPPA, les transformateurs européens possèdent de nombreux atouts. « Notre secteur est compétitif sur un marché libre », a-t-il poursuivi. A tel point que cette compétitivité des bassins de l'Europe du Nord-Ouest inquiète, notamment outre-Atlantique où on s'interroge sur « l'éventualité de l'existence de subventions déguisées ». Le quart de la production des 27 est exporté en dehors de l'Europe. « L'exportation de ces produits transformés est notre principal challenge », a précisé de son côté Cedric Portier du World Potato Markets, rappelant que l'Union européenne représentait 64,5 % du commerce mondial, un marché dominé par la Belgique et les Pays-Bas. Mais pour garder une telle longueur d'avance, il convient de réunir certaines conditions. « La compétitivité européenne est essentielle tout au long de la chaîne », a insisté Kees Meijer en pointant du doigt les efforts encore possibles à faire du côté des producteurs (gestion de l'eau) et des obtenteurs (résistance aux maladies, rendements stables et qualité des tubercules). Prévoyant une consommation européenne en retrait dans le futur, les industriels de l'Union européenne font le forcing auprès de la Commission européenne pour obtenir la suppression des obstacles sanitaires et phytosanitaires ainsi que celle des droits de douane. Quatorze accords bilatéraux commerciaux sont en cours de négociation entre l'Union européenne et les pays tiers. « Les barrières douanières représentent encore un obstacle majeur au commerce et lorsqu'il y a accord, l'Union européenne s'efforce de les faire disparaître », a expliqué Ricardo Varanda de la direction du commerce à la Commission européenne.

(1) L'European Potato Processors Association (EUPPA) représente l'ensemble des industriels de la transformation de pommes de terre en Europe.

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• En 2012, le marché mondial de la pomme de terre représentait quelque 368 Mt (l'Europe près du tiers, loin devant l'Amérique du Nord, l'Afrique et l'Océanie). Quant au marché de l'industrie, l'Union Européenne se partage le marché mondial avec l'Amérique du Nord (Canada et Etats-Unis)… mais avec un léger avantage compétitif pour la transformation européenne. La Belgique se présente désormais comme le champion de l'exportation des produits transformés à base de pommes de terre avec 1,5 Mt exportées en 2013. T. B.

• Selon Anna Oleynik, représentante de la Russian Potato Association regroupant 54 membres de la filière (production, fournisseurs, obtenteurs et transformateurs), 35 % des surfaces de la Russie étaient récoltés au 4 septembre, soit une production de 2,3 Mt… à comparer au chiffre de 2013 de la même époque (1 Mt). Selon elle, la production de pommes de terre russes s'élevait à 32 Mt en 2013 et les importations à 448 000 t. Les premiers chiffres de cette nouvelle campagne laissent présager une meilleure campagne 2014-2015 dans un pays qui peut toujours s'approvisionner en Chine ou au Pakistan… T. B.

• Si la pomme de terre de consommation fait partie de l'embargo russe décidé cet été, les plants de pommes de terre ont obtenu, fin août, une dérogation (cf. fld hebdo du 27 août). Selon Anna Oleynik, qui a affirmé lors du séminaire du Copa-Cogeca que son association était pour beaucoup dans cette exception, la Russie a un besoin annuel de plants de 1 à 1,2 Mt/an pour deux de ses principaux marchés (les grandes entreprises et les agriculteurs). En outre, le pays doit également approvisionner en plants le marché de l'autoconsommation (2 à 3 Mt/an). T. B.

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