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Pyrénées-Orientales
Oh ! Délices Paysans, la vente directe catalane

L’approvisionnement en fruits et légumes est réalisé tous les jours, voire complété par du réassort, par les adhérents de l’association de producteurs Les jardins de Perpignan.

“Notre éthique est fermière”, “Tous nos produits sont d’origine Pyrénées-Orientales”, “Nous nous engageons sur la qualité de nos produits et la transparence de nos pratiques agricoles”, “Donner plus envie de consommer local, permettre à des jeunes de s’installer en agriculture en créant des débouchés, c’est aussi notre ambition”. Autant de raisons de franchir la porte sur laquelle est affichée leur raison sociale. “Oh ! Délices Paysans”, au Soler dans les Pyrénées-Orientales, est le premier point de vente collectif de producteurs du département.
Ouvert en juin dernier, son histoire a débuté il y a quelques années. « L’idée était en gestation depuis quatre ans, issue de la réflexion de quatre à cinq agriculteurs, explique Emmanuelle Laffon, oléicultrice et viticultrice, présidente de l’association. Nous avions en commun d’être déjà en vente directe. Nous fréquentions les marchés et avions des points de vente sur nos exploitations. Le magasin collectif arrive comme un débouché supplémentaire et complémentaire. Et il permet à certains d’entre nous de ralentir le rythme des marchés et de créer un réseau commercial pou rles jeunes qui débutent. »
La boutique regroupe actuellement quinze producteurs, une association de producteurs de fruits et légumes “Les jardins de Perpignan” et Dave Vignon, un artisan boulanger.
« Nous avons choisi de ne pas pratiquer la revente et les achats extérieurs, précise la présidente de l’association. Nous devons donc trouver des exploitants qui adhèrent à notre association. Nous tenons à ce que l’exploitant soit obligatoirement installé dans les Pyrénées-Orientales. C’est une manière de soutenir les entreprises locales et de maintenir les agriculteurs en zone rurale. “Oh ! Délices Paysans” est une structure économique, prolongement des exploitations de ses membres. Nous avons opté pour la fraîcheur et la proximité et nous les trouvons près de chez nous. Ici, il n’y aura pas, par exemple, d’agrumes ou de produits exotiques, seulement des fruits de saison. Nos clients sont habitués à cette démarche et vivent bien dans la saisonnalité. »

Un approvisionnement quotidien pour les fruits et légumes
En conséquence, l’approvisionnement en fruits et légumes ou en pain est effectué tous les jours, voire complété par du réassort. « Certains magasins mettent en avant les productions bio. Ce n’était pas notre choix, même si quelques-uns d’entre nous sont déjà en AB ou en conversion. Notre premier critère, c’est la mise en avant de la production locale. »
En ce qui concerne les fruits et légumes, ce sont les adhérents de l’association “Les jardins de Perpignan” qui font vivre le rayon. Daniel Vergez, producteur et membre de l’association, en est le référent : « Je suis au magasin tous les matins pour l’approvisionnement et l’aménagement du rayon fruits et légumes. Au bout de quelques mois, nous avons constaté que le rayon fruits et légumes est la locomotive, comme l’ultra frais, de l’activité. D’où le soin que nous lui apportons. Sur l’année, les adhérents des Jardins de Perpignan ont la capacité de fournir soixante espèces différentes. Je les appelle le matin pour savoir de quels produits ils disposent et passer commande car nous travaillons au jour le jour. En revanche, les producteurs sont suivis par un technicien de la chambre d’Agriculture qui planifie les cultures. A quatre ou cinq mois, nous savons donc toujours quelles espèces sont en culture et à quel moment elles seront récoltées, ce qui nous permet de proposer vraiment des produits de saison. »
Pendant dix ans, les producteurs des Jardins de Perpignan ont travaillé avec la grande distribution. « Les Jardins de Perpignan se tournent maintenant vers d’autres circuits de distribution qui rapprochent des consommateurs. Des circuits où les termes “Mise en avant du terroir”, “Entretien du territoire”, “Qualité”, “Proximité” prennent tout leur sens », ajoute-t-il.

La recherche du local idoine a duré six mois
« Nous avions repéré un premier local, mais des tracasseries administratives ont entravé le projet. En revanche, l’accueil au Soler a été très favorable », rappelle Emmanuelle Laffon. Le magasin de 200 m2 est situé sur une voie passante, doté d’un parking et à seulement 15 minutes de Perpignan. « Nous ne souhaitions pas nous installer en ville, souligne Eve Planes qui produit des volailles à la marque “Le canard bien élevé du Mas Cané”. Il y a certes plus de passage mais nous ne cherchons pas la clientèle saisonnière. Pour preuve, beaucoup de nos clients sur les marchés nous ont suivis au Soler car ils sont sûrs de tous nous retrouver au même endroit. C’est une facilitation pour eux. Par ailleurs, nous nous sommes engagés à pratiquer les mêmes prix sur les marchés, les points de vente directe des exploitations et au magasin collectif. »
Chacun des producteurs a été coopté mais, précise Emmanuelle Laffon, « nous avons fait en sorte qu’il n’y ait aucune concurrence entre eux. Leurs productions se complètent pour proposer une large gamme qui s’adresse avant tout à la population locale pour ses courses d’alimentation quotidienne : fruits et légumes, viandes, fromages, vin, œufs de plein air, huile d’olive, confitures, pain, miel, jus de fruits, etc. Nous avons aussi une gamme de produits transformés plus festifs comme les conserves de canard, les plats cuisinés, les escargots, les tapenades ou le pain d’épice. Notre souhait est d’élargir l’offre est nous avons des contacts pour le porc et la charcuterie, le fromage de vache et de brebis, les amandes, les plantes aromatiques séchées, les légumes transformés et la laine mohair. »
Pour l’installation de la boutique, les adhérents de “Oh ! Délices Paysans” n’ont rien négligé. « Nous ne nous sommes pas lancés sans réfléchir. La chambre d’Agriculture, qui nous suit depuis le début, nous a accompagnés dans une formation portant sur la législation, la vente, l’hygiène, l’organisation du magasin, etc. » De là est née une organisation basée sur le partage des tâches. « En fonction des savoir-faire et des envies, note Eve Planes : les achats d’emballage, la caisse, la trésorerie, la communication, le secrétariat, l’organisation des permanences, etc. »

Un producteur est toujours présent sur le point de vente
« Il est important, expose Emmanuelle Laffon, qu’un producteur soit présent en permanence dans le magasin pour conseiller les clients, leur donner des explications sur le produit comme sur les métiers. C’est une organisation lourde qui doit prendre en compte les contraintes de chacun, mais cela se passe plutôt bien. Pour l’avenir nous souhaitons créer un emploi permanent toujours accompagné d’un producteur. Chacun participe aux journées d’animation et de dégustation. »
Concernant la rémunération des producteurs, elle est basée sur le chiffre d’affaires réalisé par la vente de leurs produits, amputée d’un pourcentage établi au prorata des ventes de chacun, pour le fonctionnement du magasin. Début octobre, “Oh ! Délices Paysans” a reçu l’agrément “Boutiques Paysannes en Languedoc-Roussillon”. Créées en 1980, les boutiques sont actuellement onze dans la région, dégageant un chiffre d’affaires de plus de 2 millions d’euros. “Oh ! Délices Paysans” fait également partie du réseau Bienvenue à la Ferme et affirme une ambition : « Que le magasin soit labellisé Qualité Sud de France dès que possible. »

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