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Etats-Unis
Une loi impose les f&l dans les cantines scolaires

Finis les burritos dégoulinant de fromage fondu dans les assiettes des écoliers américains. Une nouvelle loi devrait imposer les fruits et légumes au menu des restaurants scolaires.

Aux Etats-Unis, près de 32 % des enfants entre 6 et 19 ans sont en surpoids ou obèses. Entre 6 et 11 ans, 17 % des enfants américains sont obèses. C’est un sujet crucial pour la société américaine et pour les autorités fédérales. Il est vrai que la diététique n’a pas été le fort dans les cantines et nombreux sont les blogs recensant les plateaux-repas offerts aux écoliers, certains faisant froid dans le dos, côté calories. En décembre dernier, le Président Barack Obama a signé un texte de loi qui devrait révolutionner les pratiques de la restauration scolaire, en imposant la présence plus affirmée de fruits, de légumes et de céréales complètes dans les menus. Avec, pour ce faire, un budget conséquent de 4,5 Md$ (3,3 Md€) sur la prochaine décennie.
Cette loi, le “Healthy, Hunger-Free Kids Act of 2010” (Loi 2010 pour des enfants sains et bien nourris), autorise le financement de programmes fédéraux concernant les repas pris dans les écoles et vise aussi à augmenter, pour les familles à faibles revenus, l’accessibilité à une nourriture saine. Sur ce point, la loi prévoit d’augmenter le nombre d’élèves bénéficiant des programmes fédéraux (d’environ 115 000 par an) et de faciliter l’accès des enfants des zones les plus défavorisés. Il existe deux programmes spécifiques. Lancé en 1946, et plusieurs fois amendé, le Programme National Repas dans les Ecoles (PNRE) permet aux écoles y adhérant de recevoir des subventions ou des apports en matières premières de l’USDA (le ministère américain de l’Agriculture) pour chaque repas qu’elles servent. En 2009, plus de 100 000 établissements, privés ou publics, ont ainsi servi 31 millions de repas chaque jour d’école sous ce régime. Pour être éligible au PNRE, l’école doit se conformer aux recommandations du “Guide de bonnes pratiques nutritionnelles pour les Américains”, un document fédéral établissant le taux de graisses, de vitamines A et C, de fer… nécessaire à la diète de chacun. Chaque enfant s’acquitte du prix du repas. Cependant ceux dont les familles se situent à 130 % du niveau de pauvreté (soit pour 2010-2011, 28 665 $ (21 000 E) pour une famille de quatre), ou en dessous, sont exonérées. Ceux entre 130 et 185 % (40 793 $, soit 30 000 €) bénéficient d’un repas à prix réduit, qui ne peut pas excéder 0,40 $ (0,30 €). Au-delà de 185 %, c’est le prix plein. En 2009, le PNRE a coûté 9,8 Md$ (7,2 Md€).
Le Programme National Petit Déjeuner à l’Ecole (PNPDE), créé en 1966, opère de la même façon et a concerné, en 2009, 11,1 millions d’enfants dont 9,1 à titre gratuit ou à tarif réduit, pour une facture de 2,9 Md$ (2,1 Md€). Afin d’être en phase avec le PNRE et le PNPDE, une école doit proposer un certain nombre d’aliments définis : viande ou substitut, céréales ou pain, légume ou fruit (légume et fruit pour le déjeuner), lait. Un élève doit prendre au moins trois de ces aliments pour que son repas soit remboursable par le programme fédéral. S’il en prend moins, il doit payer à la carte, quel que soit son statut. Un grand nombre de combinaisons sont possibles d’autant plus que les responsables des cantines sont libres du choix des aliments proposés et de leurs préparations.

Des pouvoirs renforcés pour l’USDA
C’est certainement pour raffermir la bonne mise en œuvre des dispositions contenues par les programmes fédéraux que le “Healthy, Hunger-Free Kids Act of 2010” renforce singulièrement le rôle de l’USDA. Spécifiquement, le ministère a désormais autorité à mettre en place des standards nutritionnels pour tous les repas vendus dans l’enceinte d’une école, distributeurs automatiques et corners compris. Début janvier, il a publié une première ébauche qui induit de sérieux changements dans l’offre des cantines. S’appuyant sur les préconisations de l’Institut de Médecine, elle prévoit l’introduction massive de fruits et légumes. En ce qui concerne les petits-déjeuners, deux fois plus de fruits doivent être servis, passant d’une demi à une “cup”. Dans la nomenclature de l’USDA, la “cup” est une unité de mesure nutritionnelle virtuelle : un demi-pamplemousse ou quatre grosses fraises correspondent à une demi-“cup”, une petite pomme ou une grosse orange à une “cup”. L’augmentation est encore plus nette pour les déjeuners avec quatre demi-“cup” (deux carottes moyennes, une pomme de terre moyenne ou cinq fleurs de brocolis) par semaine. Les jus de fruits (100 % pur jus uniquement) ne doivent pas dépasser 50 % de l’offre. Afin que la tâche ne soit pas insurmontable pour les écoles, il est prévu qu’elles soient autorisées à offrir des fruits frais, surgelés sans sucre, séchés ou en conserve (dans un sirop léger, le jus du fruit, ou de l’eau). Pour certaines écoles, les légumes peuvent être plus abordables que les fruits. Au petit-déjeuner, il est désormais possible de les proposer, hormis les féculents (qui vont, pour l’USDA, de la pomme de terre au maïs doux ou petits pois). Par exemple, il peut s’agir de tomates ou de poivrons dans une omelette. En plus de ce canevas global, les écoles devront proposer au déjeuner chaque semaine des légumes supplémentaires afin d’inciter les élèves à tester de nouvelles saveurs à raison d’une demi-“cup” des catégories suivantes : légumes verts, orange (carottes) ou légumineuse. Les pommes de terre et autres féculents sont limités à une “cup” par semaine. Cette dernière préconisation a déjà soulevé l’indignation des producteurs de pommes de terre américains. Les écoles seront auditées tous les trois ans (contre cinq précédemment) et incitées à transmettre une information claire aux parents d’élèves sur le sujet.
« Eduquer une génération d’enfants plus sains demandera un travail intense et l’engagement de beaucoup de partenaires, a reconnu Tom Vilsack, le Secrétaire à l’Agriculture. Nous comprenons que ces standards plus exigeants pour les menus puissent présenter un défi pour certaines écoles mais la nouvelle loi offre d’importantes nouvelles ressources, une assistance technique et une flexibilité qui aideront les écoles à relever ce défi pour nos enfants. » Pendant ce temps en France, le dossier des nouvelles normes nutritionnelles en restauration collective (GEMRCN) est au point mort depuis le rejet du texte, pourtant très allégé par rapport à la copie initiale, par la Commission consultative d’évaluation des normes début janvier.

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