Produits d'import
La vague de chaleur a déstabilisé les marchés
La vague de chaleur qui s'est abattue sur le Maroc puis sur l'Espagne a bousculé le fragile équilibre du marché. Cette semaine s'annonce encore difficile avant un rééquilibrage.
En Espagne, le petit retard de maturité des fruits d'été a été vite comblé. Le rythme de la récolte de Bigarreau Burlat et d'abricot s'est accéléré avec l'arrivée à maturité groupée dans toutes les régions. En abricot, la récolte des mêmes variétés qu'à Murcie a débuté seulement avec une semaine d'écart à Lérida !
Sur le marché intérieur espagnol, le prix moyen de toute la gamme des fruits d'été est descendu entre 1,70 et 2 € au stade de gros. Cela concerne aussi bien les Bigarreaux 26+ que les abricots de calibre 40-45, les pêches et nectarines de calibre A ou B+. C'est aussi le prix de base à l'import. A l'expédition, les stations de Catalogne et d'Aragon ont été saturées et le triage a été moins rigoureux, ce qui entraîne de nombreux litiges.
Creux variétaux
Le temps nettement plus frais devrait permettre aux producteurs de reprendre leur souffle. Et à l'aval de mieux gérer cet excédent momentané. Le creux habituel entre Burlat et les variétés de pleine saison devrait même être plus prononcé qu'à l'accoutumée.
Pour l'abricot, le déficit en France va vite se faire sentir. D'autant plus que le vent a soufflé très fort sur le Roussillon. Si l'entrée en consommation se fait bien, le prix moyen départ du calibre A devrait se stabiliser.
Canicule dans le Souss
C'est au Maroc que la vague de chaleur a été la plus forte. Dans le Souss, les températures ont largement dépassé 40 °C pendant plusieurs jours. Or les petits agrumes sont en période de pleine floraison. En orange Maroc Late, la récolte pour l'exportation est arrêtée, les fruits ne sont vendus que sur le marché intérieur et pour les pays voisins.
Les exportations vers l'Europe de tomate ronde dépassent encore 700 t par jour en moyenne. L'essentiel est destiné aux contrats et à l'industrie.
La dernière rotation de haricot vert et coco est perdante car les prix sont très bas depuis deux semaines. Le coco se brade à 0,70 € pour le marché espagnol.
Pastèque du désert
En melon, le pic de la saison de la semaine passée a été plus difficile mais les prix moyens ont tenu autour de 1,40 € stade import. La pastèque de Zagora est en pleine campagne avec des tonnages de 600 t/jour qui transitent par Perpignan. Après avoir triplé en quatre ans, les surfaces atteindraient plusieurs milliers d'hectares. Dans cette région désertique au sud du bassin du Draa, la consommation d'eau dépasse les disponibilités qui ne reposent quasiment que sur le pompage de la nappe phréatique.
Sur le marché russe, les prix au stade détail sont à des niveaux très élevés. Les pommes et poires d'Europe sont bien présentes mais les indications d'origines sont très variées. En Golden, la saison d'Afrique du Sud a débuté depuis trois semaines. C'est l'origine dominante, du moins sur les étiquettes. En légumes, c'est en poivron que les prix flambent le plus, on le trouve souvent à 6 €/kg. Les achats en Turquie sont freinés par des problèmes de paiement. Dans la région de Mersin, il faut gérer les conséquences en chaîne de la faillite du plus gros exportateur d'agrumes, Elginsan, qui a aussi subi des impayés en Russie.