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Tomate : pour la Scea Ty Glas dans le Finistère, anticiper les besoins en main-d'oeuvre saisonnière est la clé

Avec 8,2 ha de serres et une part importante de segmentation, la Scea Ty Glas emploie chaque année plus de 50 saisonniers. Tous les moyens sont mis en œuvre pour disposer à tout moment du personnel nécessaire.

Pour Rolland Bizien, associé avec ses frères Thierry et Jean-Marie de la Scea Ty Glas, dans le Finistère, l’anticipation est le maître mot concernant la main-d’œuvre. « Il faut prévoir les besoins sur l’année, semaine par semaine, en ajustant chaque semaine selon l’état de la production et en ayant toujours une petite marge pour pallier les absences imprévues », estime-t-il. Adhérente de Savéol, la Scea produit des tomates rondes, grappe, allongées, des petits fruits et neuf variétés de tomates anciennes. Les plantations ont lieu en novembre-décembre, pour des récoltes de février-mars à mi-octobre. En moyenne, la Scea emploie 34 équivalents temps plein. 45 % des heures de travail de l’année sont réalisées par des saisonniers recrutés pour deux à six mois de février-mars à septembre-octobre, avec un pic à 50-55 saisonniers en été. Située à 10 km de Brest, avec un arrêt de bus à 1,5 km, l’exploitation n’a pas de mal à recruter. « Mais depuis deux à trois ans, je mets plus de temps à trouver. Je dois donc anticiper davantage et avoir toujours quelques personnes disponibles pour suivre l’augmentation du travail de février à juin. »

 

 

Tous les moyens sont utilisés pour recruter : Pôle emploi, avec la Méthode de recrutement par simulation, l’Anefa 29, qui met en relation candidats et producteurs, la Communauté de communes du Pays d’Iroise, qui permet de recruter des personnes qui a priori n’auraient pas pensé à l’emploi agricole, le bouche-à-oreille et depuis deux ans Facebook. « C’est Facebook qui nous amène le plus de candidats, indique Rolland Bizien. Outre notre page Facebook, les candidats échangent beaucoup entre eux sur ce réseau. Il y a par contre plus de sélections à faire car les candidats ne répondent pas tous aux prérequis. » Pour limiter les échecs et favoriser l'efficacité des saisonniers, Rolland Bizien prend le temps de tout expliquer dans la phase de recrutement. « Nous allons dans la serre, je leur montre le travail, leur explique que le vendredi les horaires sont flexibles et que la solidarité avec les autres équipes peut amener à travailler plus tard… ». La Scea fait aussi appel à un groupement d’employeurs créé avec deux autres serristes. « Il a permis d’embaucher 14 personnes en CDI. Comme nous n’avons pas tout à fait les mêmes plannings, cela donne un peu de marge au niveau du personnel. »

Un point le mercredi soir

Les saisonniers sont d’abord affectés à la récolte et à l’effeuillage. « Mais nous les incitons aussi à repérer et signaler les ravageurs et maladies, ce qui permet d’être plus réactif dans la lutte biologique. Et les contrats longs ont toujours trois à quatre tâches différentes par semaine, pour limiter les TMS et la lassitude, développer la polyvalence et avoir ainsi plus de flexibilité par rapport aux absences. » Chaque mercredi soir, un point est fait sur l’état d’avancement des trois serres. « Nous faisons un planning semaine par semaine, selon l’historique des variétés. Mais le point du mercredi permet d’ajuster les embauches pour la semaine suivante et éventuellement de déplacer du personnel d’une serre à l’autre pour que tout le monde finisse en même temps le vendredi et que les cultures soient toujours à jour. » Les producteurs s’appuient aussi pour leurs prévisions sur le logiciel Solane. « Il permet d’anticiper, de suivre les récoltes, de déceler d’éventuels problèmes sanitaires et aussi de voir la progression des saisonniers et si nécessaire de les conseiller. » Les permanents s’occupent davantage du palissage, des soins des plantes, de la PBI, de l’encadrement des saisonniers. Ceux qui le souhaitent peuvent suivre des formations. Un salarié auparavant chargé de la maintenance et du transport a ainsi bénéficié d’une formation pour devenir chef de culture. Un autre qui souhaitait évoluer est en BTS par apprentissage pour devenir assistant technique de Thierry.

35 % du coût de production

Pour les permanents, la Scea pratique l’annualisation du temps de travail avec 35 h/semaine en moyenne, mais des horaires qui varient selon la saison. En plus du Smic, comme le prévoit la convention collective de polyculture, d’élevage et de maraîchage du Finistère, ils bénéficient d’un 13e mois. La tomate ronde qui se récolte deux fois par semaine et a un rendement de 60 kg/m² nécessite 7 500 h/ha de travail, soit un coût de 13 €/m². La tomate cerise, qui se récolte 1,5 fois par semaine avec un rendement de 27 kg/m², nécessite 15 000 h/ha, soit un coût de 26 €/m². Les variétés anciennes, qui se récoltent quatre fois par semaine avec un rendement de 47 kg/m², impliquent 12 000 h/ha de travail, soit un coût de 20,80 €/m².

 

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