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TODE : « Pour les producteurs de tomate sous serre, la préservation des exonérations de charges pour les travailleurs saisonniers est vitale »

© C. Camgrand-Vila

Questions à Céline Camgrand-Vila, productrice de tomate dans les Pyrénées-Orientales, responsable emploi à Légumes de France.

 

 

Que représente la main-d’œuvre pour les producteurs de tomate ?

 

« En tomate, toutes les tâches sont manuelles et la main-d’œuvre est un élément stratégique. Tout est fait pour faciliter le travail, limiter le port de charges, permettre le travail à hauteur d’homme, limiter les déplacements improductifs… L’automatisation du transport des caisses, de la palettisation, du conditionnement se développe. Des travaux sont menés aussi sur la robotisation de la récolte et de l’effeuillage. Mais pour l’instant, la main-d’œuvre reste essentielle et représente près de 40 % du coût de production. Or nous sommes confrontés à la concurrence de pays où le coût du travail saisonnier est beaucoup moins élevé. Alors que le coût horaire d’un saisonnier en France avec le dispositif d’exonération de charges TO-DE, reconduit pour 2019 et 2020, est de 11,94 €/h, le coût horaire en Allemagne n’est que de 9,19 €/h. Et le différentiel est encore beaucoup plus important pour les salariés permanents. La préservation au-delà de 2020 d’un dispositif d’exonération de charges pour le travail saisonnier est donc vitale pour la production française de tomate qui représente beaucoup d’emplois en France. »

 

Comment se passe le recrutement des salariés ?

 

« Comme tous les agriculteurs, les producteurs de tomate ont de plus en plus de mal à recruter depuis trois ans. Les difficultés varient selon les bassins. Dans les zones très rurales ou celles où il y a peu de chômage et où la concurrence d’autres secteurs est importante, la situation peut être très compliquée. Et il est difficile pour les producteurs de tomate d’être très attractifs au niveau des salaires car il y a la concurrence des pays voisins où le coût de la main-d’œuvre est moins élevé et parce que nous ne maîtrisons pas le prix de vente. Les producteurs doivent donc utiliser tous les réseaux et tous les dispositifs pour recruter. La communication sur les métiers en production de tomate est également essentielle, par exemple à l’occasion de Serres ouvertes. »

 

Et que peuvent faire les producteurs pour fidéliser leurs salariés ?

 

« Au niveau financier, les producteurs ont peu de marge de manœuvre pour donner envie aux salariés permanents de rester et aux saisonniers de revenir l’année d’après. L’annualisation du temps de travail permet toutefois de proposer des CDI. La possibilité de faire des heures supplémentaires, l’attribution de primes avec des objectifs de qualité et d’efficacité peuvent aussi améliorer la rémunération des salariés. La formation est également fondamentale car les métiers sont complexes et évoluent rapidement. Il y a la formation aux gestes techniques, la reconnaissance des ravageurs et auxiliaires, les aspects hygiène et sécurité. Légumes de France a notamment un partenariat avec la caisse centrale de la MSA pour favoriser la prévention des risques et éviter ainsi les accidents et maladies professionnelles. »

 

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