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Débat citoyen
«Ouvrons nos fermes et nos usines ! »

A l’Open Agri Food, le débat citoyen a permis de mettre en exergue toutes les interrogations des consommateurs concernant leur alimentation.

Le débat a fait salle comble.
© Julia Commandeur - FLD

Pour sa 5e année, l’Open Agri Food, qui s’est tenu à Orléans les 21 et 22 novembre, a réuni plus de 1 500 participants et permis de mettre en avant, au fil des nombreuses conférences et ateliers, les problématiques et les solutions existantes du monde agricole et agroalimentaires. Toutes ces questions ont été cristallisées lors du débat citoyen le 21 novembre au soir, sur le thème “Agriculture, alimentation, où va la France ?”. Débat qui a fait salle comble, réunissant un public varié et représentatif des filières agri et agroalimentaires, des producteurs jusqu’aux consommateurs.

Reprenant les remarques et questions soulevés dans un film interviewant 30 citoyens de la Ferté-Saint-Aubin et projeté au début de la soirée, le débat a porté, sans surprise, sur les pesticides, la rémunération des producteurs, l’avenir des paysages et des territoires (« les champs en friche »), les taxes, le bio, l’UE, l’importation. « On parle des mêmes sujets qu’il y a trois ans, lance un habitué d’Open Agri Food dans la salle. Les actes ne suivent pas les paroles. Les préoccupations sont toujours les mêmes. » Peut-être. Mais comme le souligne Emmanuel Vasseneix, président de l’Open Agri Food et PDG de LSDH (Laiterie de Saint-Denis-de-l'Hôtel), « aujourd’hui recueillir l’avis des citoyens est primordial. Ça nous guide. Les citoyens sont aussi des experts. Depuis cinq ans, on voit que le consommateur a compris que c’était lui qui était important dans l’acte d’achat. Ses préoccupations tournent autour de la santé mais aussi de l’environnement et du social. »

Chacun prenant la parole à son tour, l’écoute était de mise. On a insisté sur la valeur du collectif. « Il ne faut pas opposer les systèmes, a ainsi affirmé un exploitant responsable d’abattoir. Par exemple le bio n’est pas suffisant pour faire tourner l’abattoir et donner du travail à temps plein à tous les salariés. Il faut les autres systèmes de production. » On a toutefois failli voir un accrochage lorsqu’une citoyenne dans la salle est intervenue : « Je trouve que depuis le début de ce débat, on a beaucoup stigmatisé le bio (sic) ! Or c’est le seul vrai label. On peut faire confiance. C’est local, ça fait vivre nos agriculteurs d’à côté. Et il faut arrêter de manger de la viande. C’est mauvais pour la santé, bourré d’antibiotiques et qui du bien-être animal. » « Mais faites-la taire, c’est de la désinformation ! », ont pu s’indigner certains professionnels. Et Emmanuel Vasseneix de calmer la foule en colère : « Même si on est révoltés, il faut écouter, l’avis de madame, c’est malheureusement ce qui circule dans la société. Il faut faire de la pédagogie par l’exemple. Madame, je vous invite, et je le ferai personnellement, à venir visiter ma laiterie. Nous tous, nous devons ouvrir nos usines et nos fermes. » Un avis qui est notamment partagé par Arnaud de Belloy, PDG de Herta, qui a lancé, lors d’une conférence sur les protéines végétales : « Il y a en France un scepticisme en France vis-à-vis des industriels de l’agroalimentaire. Il faut qu’on s’expose beaucoup plus, qu’on ouvre les usines, parce que les gens veulent comprendre. »

Et aussi lors de ce débat :

- Claude Risac, directeur des relations extérieurs du groupe Casino : « Ce qui m’a manqué, c’est la question du local. Pendant longtemps, la grande distribution -dont je fais partie- à chercher à centraliser (avec les centrales d’achat). Aujourd’hui il faut apprendre à faire l’inverse. Je pense que la GMS a un rôle moteur à jouer vis-à-vis des industriels, on peut parfois les contraindre à ce que nos consommateurs demandent. »

- A travers le film et le public présent, on peut voir que la jeune génération se pose autant de questions que leurs parents. Cela pour une meilleure prise de conscience? En parlant de jeune génération, soulignons la qualité des interventions des étudiants de l’Esa (école d’ingénieurs en agriculture d’Angers), présents lors de ces deux jours.

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