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Aubergine : les racines ont du caractère

Le CTIFL vient de lancer un nouvel essai visant à caractériser le système racinaire de l’aubergine, en partenariat avec l’Inra d’Avignon, le Geves et six sélectionneurs privés.

En juillet dernier, les équipes du CTIFL de Balandran ont présenté un nouvel essai visant à déterminer le niveau de résistante/tolérance de porte-greffes aubergine commerciaux, « précédemment sélectionnés pour leurs qualités agronomiques vis-à-vis de deux principaux pathogènes de l’aubergine : la verticilliose et les nématodes à galles », notait Christine Fournier, du CTIFL, en présentant l’essai. En effet, les problèmes de dépérissement racinaire sont courants en culture d’aubergine, sur plants francs ou plants greffés.

Recherche de plus de précocité

Actuellement, les porte-greffes utilisés sont des hybrides interspécifiques issus de Solanum lycopersicum x S. habrochaites, possédant le gène de résistance à la verticilliose (gène Ve +). Cependant, le greffage ne semble plus aujourd’hui suffire pour pallier ces problèmes de dépérissement. Des travaux précédemment menés au CTIFL de Balandran ont permis de rechercher de nouveaux porte-greffes, mais aussi de caractériser les pathogènes responsables de ces dépérissements en condition de culture. L’objectif de l’essai est donc de proposer une classification des porte-greffes commerciaux vis-à-vis des deux pathogènes. « Nous avons identifié que les porte-greffes Solanum torvum étaient intéressants. Ils ont besoin d’accumuler suffisamment de chaleur pour s’implanter et le font souvent plus tardivement avec, au final, une production retardée », précise la spécialiste. C’est pourquoi une collection de différentes accessions (variété encore peu étudiée) de l’Inra de Solanum torvum a été observée afin de voir si certaines étaient plus précoces que d’autres.

Evaluer les couples greffon/porte-greffe

L’objectif est aussi d’évaluer, sur le plan agronomique, les couples greffon/porte-greffe en sol, sous abri froid : comportement au greffage tel que pratiqué par les pépiniéristes, comportement des plantes en culture palissée, évaluation de la précocité et du rendement… Au total, six porte-greffes et trois témoins commerciaux – S. torvum STT3, Maxifort (Vilmorin) et Beaufort (Monsanto) – sont comparés. La récolte a débuté le 15 juin, à un rythme de deux cueilles par semaine, et l’acquisition des données (agronomiques, rendements brut et commercial, mise à fruit, rejets des porte-greffes et affranchissement des greffons, analyse du système racinaire) est en cours. Autre essai mis en place sur aubergine, en partenariat avec l’Inra d’Avignon, le Geves et six sélectionneurs privés : la mise en place d’un test de caractérisation du système racinaire. « En fait cette année, il s’agit d’un pré-test de première mise au point. Mais ce projet Casdar vient d’être validé et sera officiellement lancé en 2019 », annonçait Christine Fournier (voir encadré).

Projet validé et lancé en 2019

Un projet Casdar de caractérisation du système racinaire de l’aubergine sera officiellement lancé en 2019. Pour ce travail, le CTIFL va s’appuyer sur l’expérience de l’Inra sur la caractérisation des systèmes racinaires. « L’objectif est de voir comment s’adaptent les racines aux milieux, comment elles vont à la recherche de l’eau, sur quels horizons. Voir si, quand la culture est attaquée, elle répond ou non en émettant plus vite des racines adventives, ce qui traduirait alors une capacité à réagir plus rapidement aux attaques », explique Christine Fournier, CTIFL. L’Inra dispose actuellement d’une collection de 25 accessions qui vont servir de base à ce travail. « Mais notre objectif est d’atteindre la centaine au cours du projet », note la spécialiste du CTIFL. A la fin du projet, le but est de sélectionner certaines accessions afin de les proposer aux sélectionneurs. Pour évaluer le système racinaire, le CTIFL utilise un tube au bout duquel est mise une rondelle en plexiglas qui permet de visualiser l’état des racines, rondelle trouée pour faciliter le lavage de la plante. Au bout de six semaines, les accessions sont nettoyées et le développement racinaire mesuré. Des comportements racinaires bien distincts génétiquement sont déjà visibles. Une fois le système racinaire extrait, les équipes récupèrent un échantillon du collet et des extrémités. « Nous sélectionnons ensuite deux à trois radicelles que nous passons ensuite sous scan d’imagerie afin d’avoir une représentation 3D numérique de l’ensemble », mentionne Christine Fournier. Ce travail est complété à l’Inra avec des mesures de la partie aérienne (poids et surface foliaire), données qui seront ensuite mises en lien avec le développement racinaire.

 

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