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Serres : vers une meilleure transmission lumineuse

Pascal Lorand a fait le choix du verre diffus pour la toiture de sa nouvelle serre de tomates. Un choix que le producteur breton ne regrette pas malgré le surcoût du verre.

Fin 2015, parce qu'il a souhaité accéder à la cogénération, Pascal Lorand, producteur installé à Saint-Erblon près de Rennes, et adhérent de Solarenn, a mis en place 1,5 ha de serre supplémentaire. « Avec 3,2 ha, je n'avais pas assez de surface pour valoriser une cogénération de quatre mégawatts, explique-t-il. J'ai donc décidé de m'agrandir et de mettre en place deux moteurs de cogénération de deux mégawatts ». La nouvelle serre présente toutes les caractéristiques d'une serre moderne, haute, aérée et lumineuse : 6,50 m de hauteur sous chéneaux, assurant un bon volume d'air, larges carreaux, poteaux laqués blancs, écrans thermiques... Et pour la toiture, Pascal Lorand a fait le choix du verre diffus. « Je suis allé visiter des serres aux Pays-Bas et en Belgique, précise-t-il. Là bas, presque toutes les nouvelles constructions se font en verre diffus. Celui-ci éclate les rayons lumineux en étoile. Il y a ainsi une meilleure répartition de la lumière dans la serre et pas de rayonnement direct ». Les expériences belges et hollandaises l'ayant convaincu, il a décidé d'en équiper sa nouvelle serre. Et il a choisi le verre diffus Albarino, avec revêtement anti-reflet sur les deux faces pour augmenter encore la transmission lumineuse. La luminosité en région rennaise étant à peu près la même qu'en Belgique, il a choisi le même taux de transmission lumineuse que les producteurs belges et hollandais, soit du verre high haze (80 %).

Meilleure nouaison et moins de déchets

La nouvelle serre a été plantée pour la première saison en février 2016, avec la variété grappe Clodano, qui réagit bien à la lumière. La deuxième saison, la plantation a pu se faire en décembre 2016, toujours avec Clodano. « Le verre diffus permet une meilleure transmission de la lumière qui pénètre mieux partout dans la végétation, constate Pascal Lorand. Il n'y a pas d'ombre et pas de rayonnement direct sur les plantes ou les fruits. La température est également moins élevée quand il fait très chaud. Cet été, quand la température extérieure était élevée, il y avait toujours quatre degrés de moins dans la nouvelle serre que dans les anciennes serres de cinq mètres de haut pourtant recouvertes d'un produit diffusant. L'hygrométrie est bonne et la conduite est plus facile que dans les anciennes serres ». Les résultats des deux années ont été concluants. « La pousse est régulière, sans à coup, et les plants sont solides et moins fatigués, souligne le producteur. Les feuilles semblent également un peu plus courtes, ce qui facilite l'entrée de la lumière entre les rangs. La floraison et la nouaison sont bonnes et régulières. Il n'y a pas de brûlure de tête ni de nécrose des feuilles. Il y a également moins de déchets dans les fruits, moins de micro-fissures, moins de fruits qui se décrochent ».

Le verre diffus assure une meilleure répartition de la lumière dans la plante et sans rayonnement direct »

PASCAL LORAND, producteur de tomate à Saint-Erblon, près de Rennes

Plus de lumière pour plus de rendement

Le principal inconvénient, selon Pascal Lorand, est que le verre diffus limite également la luminosité en début d'hiver. « En début d'hiver, quand la lumière est rasante et en général limitée, il manque un peu de luminosité dans la serre pour le démarrage de la culture. La production est un peu moins précoce, de 8-10 jours environ ». Un autre inconvénient est que le lavage du verre ne peut pour l'instant se faire qu'avec de l’eau. « Il est impossible d'utiliser un détergent classique car celui-ci abîmerait le revêtement anti-reflet, explique le producteur. On ne peut nettoyer qu'à l'eau claire et il faut le faire chaque année. Un détergent spécifique pourrait toutefois être disponible prochainement ».

Au final, le rendement dans la serre équipée de verre diffus a été de 55 kg/ m2 en 2016 et devrait atteindre 65-66 kg/ m2 en 2016-2017. « C'est huit kilos de plus que dans les autres serres, se réjouit Pascal Lorand. La serre est performante, sans doute en partie parce qu'elle est neuve, qu'il y a plus de volume d'air mais peut-être aussi grâce au verre diffus. Le surcoût par rapport au verre classique est important, de 125 000 euros pour 1,5 ha de serre. Mais plus de lumière, c'est plus de rendement ! Par ailleurs, le diffusant a également un coût non négligeable et présente certaines contraintes. Il faut l'appliquer au printemps sur une toiture sèche, quand il fait chaud pour que le produit adhère bien. L'application n'est pas toujours homogène. Et il faut encore bien l'enlever à l'automne ». En 2018, Pascal Lorand devrait encore installer une autre serre de 1,5 ha et il a choisi de l'équiper également de verre diffus. « Un autre avantage quand on choisit de construire une serre avec du verre diffus est que l'orientation de la serre est moins importante, estime-t-il, car quelle que soit l'orientation, la lumière entre dans toute la serre de façon homogène ».

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