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Revaloriser l'agrume

Le citron est à la mode. Malgré une consommation basse, les prix du pomelo sont fermes. La clémentine orri est recherchée.

IGP, produits avec feuilles, conditionnement convergence entre agrumes “de masse” et exotiques..., autant de pistes pour gagner des consommateurs.

Faut-il encore miser sur l'agrume et revaloriser la gamme ? « Oui ! », répondent les opérateurs. « Chez Univeg France, les agrumes représentent une gamme qui a déjà été développée et qu'on souhaite revitaliser, explique Nicolas Morinière, directeur général d'Univeg en France. Nous conjuguons les agrumes “de masse” et les exotiques, par exemple les pomelos traditionnel et exotique (le pamplemousse chinois, plus gros, vendu à la pièce). De même en citrons, verts et jaunes, je pense que les problématiques vont de plus en plus être les mêmes au niveau des achats et du commerce. Nous voulons fortement développer les petits agrumes, avec toute la gamme variétale. De même en oranges, en particulier la navel (orange de bouche). Je pense qu'il faut bien exprimer la segmentation. »

Univeg France est multi-origine, présent sur les quatre segments de l'agrume (frais, jus, surgelé, conserve), producteur et associé en production. « L'agrume de manière générale est un peu comme l'ananas ou les fruits à noyau : si les produits ne sont pas mûrs, pas travaillés…, il ne faut pas s'étonner que la consommation ne progresse pas. Mais si on redynamise avec du goût, de la segmentation, de l'authenticité, bref, qu'on change l'image du produit, là on va gagner des consommateurs. Je veux une réhabilitation de la gamme agrumes, avec plus de segmentation, avec nos valeurs ajoutées : la qualité, le gustatif, le conditionnement. »

Sur ce point, Univeg France observe que « le conditionnement (barquette, girsac...) prend une part de plus en plus importante, notamment en agrumes. En limes, c'est moitié conditionnement, moitié vrac. »

Miser sur des origines “gustatives”

 

« Les frais d'approche de la grande importation sont tellement importants (0,40-0,50 €/kg) que nous ne jouons plus sur un marché de substitution quantité/prix mais bien sur une réelle demande des consommateurs pour un produit de qualité qui doit être frais et gustatif », insiste Thibaud Havet, président-directeur général de Pulp Fruits. L'importateur a parié sur l'agrume. « Cette orientation stratégique prise depuis deux-trois ans a payé, avec une forte croissance en agrumes notamment cette année, souligne-t-il. Le chiffre d'affaires 2016 dépassera 14,3 M€ (+ 25 %) et les agrumes représentent 60 % contre 30 % il y a cinq-six ans. »

 

Outre les origines “traditionnelles” du grand import qui restent son cœur de métier, l'importateur met l'accent sur la Méditerranée : l'Egypte (200 t d'oranges l'année dernière et un objectif de 400 t en 2017), le Maroc (« sérieusement retravaillé » en 2015-2016 avec 1 200 t d'oranges et clémentines ; + 20 % prévus cette campagne).

 

L'essai sur la clémentine IGP de Croatie, une niche précoce disponible début octobre, n'a pas été reconduit (pas concurrentielle face à l'Espagne et pas assez gustative). « En 2015-2016, nous avons travaillé l'Espagne en clémentines et oranges surtout sur le produit avec feuilles, 600 palettes, précise-t-il. Avec les coopératives espagnoles, les gros clients français n'ont pas besoin de nous pour faire de l'Espagne. Nous avons pris le parti de travailler avec un plus petit producteur espagnol qui privilégie la qualité pour fournir les Min de province et clients excentrés. Nous reconduisons ce partenariat. »

 

« Avec les coopératives espagnoles, les gros clients français n'ont pas besoin de nous pour faire de l'Espagne », précise Thibaud Havet, président-directeur général de Pulp Fruits.

 

Thibaud Havet note un réel succès pour ces agrumes avec feuilles, que l'on trouve aussi sur l'origine Portugal. C'est une origine encore peu travaillée (beaucoup de produits en catégorie 2) que Pulp Fruits a l'ambition de développer en oranges

 

– l'orange de l'Algarve est IGP – et un peu en clémentines. « Les produits sont visuellement un peu en dessous, mais la qualité gustative est exceptionnelle, confirme-t-il. En France, il commence à y avoir un intérêt croissant. Exemple type sur le Min de Bordeaux où les oranges du Portugal dominent désormais le marché. »

 

Enfin, Pulp Fruits continue sa politique “tripartite” entre gros fournisseurs d'hémisphère Sud et les enseignes françaises, qui souhaitent de plus en plus travailler en direct mais qui sont freinées par les contraintes du grand import. « Pulp Fruits se positionne de plus en plus en “service provider” : nous

Importations 2015 d'agrumes intra-et extra-communautaires de l'UE-28

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