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Expérimentation
Portes ouvertes estivales à Balandran

Les portes ouvertes estivales du Ctifl de Balandran ont notamment mis en avant les travaux concernant les cultures de melon, courgette et chou. Elles complètent les informations de ceux réalisés sur tomate et fraise (voir RFL mai 2016).

L’augmentorium fonctionne comme un micro-élevage

L’augmentorium est un moyen agroécologique utilisable dans la gestion des populations de pucerons en culture de melon. Il s’agit d’une « tente » composée de deux arceaux croisés et d’un filet, maintenue au sol par une corde élastique et des piquets (sardine). « Cette mini-cage, mise en place sur des foyers de pucerons lors du débâchage des cultures, permet de limiter l’extension du ravageur. Elle sert surtout à élever de manière ponctuelle des auxiliaires comme Aphidius colemani, micro-guêpe parasitoïde que l’on introduit sous l’augmentorium », explique Théophile Thery, Ctifl. Lorsque la présence de momies dorées (pucerons parasités) est suffisamment importante, après 15 jours, le filet est retiré pour permettre la dispersion des auxiliaires. « Des tests en conditions contrôlées ont permis de déterminer le bon filet à utiliser car, dans le cas de Aphis gossypii et de Aphidius colemani, les deux espèces présentent des tailles très proches », précise le technicien.

Des systèmes de culture pour limiter la fusariose

Depuis 2008, l’essai pluriannuel mené au Ctifl cherche à déterminer l’intérêt de plusieurs techniques alternatives dites améliorantes et sélectionnées dans le cadre du projet Vasculeg pour limiter la fusariose du melon. Une parcelle témoin « sol nu » est comparée à d’autres parcelles recevant un amendement organique (fumier de cheval), un précédent cultural (blé) ou une interculture (vesce velue). Les parcelles sont également concernées par deux modalités de travail du sol « classique » et « réduit ». L’objectif est de définir quelles pratiques culturales peuvent influencer la réceptivité de sol : sensibilité ou résistance. Parallèlement, l’Inra est en charge de la détermination des populations microbiennes présentes dans les modalités afin d’associer l’intérêt de leur présence à la diminution de la fusariose. Les résultats en cours mentionnent un bon comportement de la vesce velue en interculture semée en fin d’été, qui assure un apport d’azote permettant de réduire l’apport de fertilisant.

Réguler les populations de pucerons

Les tests réalisés cette année contre le puceron du melon, Aphis gossypii, font suite au projet Agath visant à étudier l’efficacité des plantes relais comme le Gomphocaropus en combinaison avec plusieurs autres techniques alternatives, notamment les bandes fleuries et l’augmentorium (voir ci-dessus). Les bandes fleuries ont pour but de maintenir une population d’auxiliaires au plus près de la culture. Celles-ci sont composées de plusieurs espèces florales : sainfoin, gesse, pimprenelle, bleuet, marjolaine. Espèces non hôtes des principaux pucerons et virus du melon. Leur semis a lieu deux mois avant la plantation, en décalé selon la taille des graines des espèces, afin que les plantes soient en floraison et donc attractives, lors du débâchage de la culture. L’étude en cours porte sur le passage d’insectes entre les bandes fleuries et la culture. Elle utilise notamment une caméra Beecam permettant de visionner les flux à proximité des bandes fleuries sans toutefois identifier les insectes.

Evaluer l’agressivité des souches de Sclerotinia

Dans le cadre du projet Scléroleg, le Ctifl et l’Inra d’Avignon évaluent en parallèle l’agressivité des souches de Sclerotinia sclerotiorum, champignon pouvant causer des dégâts importants sur le feuillage et les fruits du melon. Le test, simple et reproductible, mis au point en 2014, utilise une feuille isolée de melon placée en présence d’une souche de Sclerotinia en chambre d’incubation pendant 48 h. « Les feuilles sont photographiées, puis un logiciel d’image quantifie le développement de la maladie. La taille de la surface affectée est en lien direct avec l’agressivité de la souche », précise Christine Fournier, Ctifl. En 2015, et de nouveau en 2016, le pouvoir pathogène d’une cinquantaine de souches de Sclerotinia sera évalué. Par la suite, les connaissances sur les caractéristiques génétiques seront transférées auprès des sociétés de semences pour faciliter la sélection de variétés.

Une fertilisation stratégique de la courgette

Le Ctifl, en partenariat avec la chambre d’agriculture du Gard et les professionnels, travaille à l’acquisition de références pour la mise en place de stratégies de fertilisation de la courgette visant à réduire l’impact des apports azotés dans des zones vulnérables classées « Captages prioritaires ». Les trois stratégies testées en 2015 et leur optimisation grâce à la conduite de l’irrigation par sonde ont montré qu’il n’y avait pas d’impact de la fertilisation azotée sur l’environnement et qu’il était possible de faire des économies d’eau substantielles sans affecter les objectifs de rendements (25 tonnes/ha).

Push-pull contre la mouche du chou

Sandra Prisca Pierre, du Ctifl, travaille à la mise au point et l’évaluation de stratégie push-pull (répulsion/attraction) pour protéger les cultures légumières. Les expérimentations conduites au centre de Balandran concernent la mouche du chou, Delia radicum, sur brocoli. Elles évaluent en conditions contrôlées différentes plantes dont le thym et l’oignon pour leur caractère répulsif (push). « Dans la composante pull, des tests en laboratoire et en conditions semi-contrôlées montrent que le chou chinois (Tabaluga) est plus attractif par rapport au brocoli (Marathon), avec des pontes et des dégâts plus importants », explique la spécialiste. L’objectif de 2016 est de confirmer l’intérêt du chou chinois en le plaçant notamment en bordure de parcelle et évaluant le gradient de distance d’attractivité.

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