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Fiche : la maladie des mille chancres du noyer

Jamais signalée en France, la maladie des mille chancres du noyer appelle à une grande vigilance après sa détection récente en Italie.

La maladie des mille chancres du noyer, Geosmithia morbida, a été signalée pour la première fois en Europe en Vénétie (Italie). Jusqu’alors cette maladie due à un champignon ascomycète n’avait été identifiée officiellement qu’aux Etats-Unis (1990). Cette maladie est la combinaison de dégâts d’alimentation du scolyte du noyer Pityophthorus juglandis, un insecte xylophage, et du développement ultérieur de chancres autour des galeries causées par l’insecte ravageur.

Le scolyte et le champignon se propagent

Cet insecte vecteur est considéré comme indigène de l’ouest des Etats-Unis mais d’autres scolytes pourraient probablement assurer la dissémination de ce champignon. Les spores du champignon doivent être en contact avec le bois pour germer et infecter les tissus. On pense que ces coléoptères inoculent les spores du champignon dans le phloème lorsqu’ils creusent leurs galeries. Puis le champignon se développe dans les tissus. Les études de sensibilité effectuées aux Etats-Unis ont montré que toutes les espèces de noyer testées (J. ailantifolia, J. californica, J. cinerea, J. hindsii, J. major, J. mandshurica, J. microcarpa, J. nigra, J. regia) étaient sensibles, mais à différents degrés de sensibilité. Les arbres contaminés présentent d’abord un jaunissement, puis un flétrissement du feuillage avec un dépérissement progressif de la branche infectée et un rétrécissement de la couronne. La surface de l’écorce montre des orifices d’entrée et de sortie de scolytes adultes et la présence des chancres humides foncés à proximité des trous. Après l’enlèvement de l’écorce des zones chancreuses, on observe des galeries de reproduction du coléoptère, ainsi que des tissus du phloème nécrosés. A mesure que le scolyte et le champignon se propagent, de nouveaux chancres se forment et fusionnent, encerclant les branches. Les chancres causés par G. morbida sont petits, mais l’alimentation répétée et la ponte des coléoptères sur le même arbre entraînent la production d’un très grand nombre de chancres qui tapissent et détruisent les branches, puis l’arbre entier. Les noyers peuvent être tués dans les trois à quatre ans après la première apparition des symptômes.

Réglementation

Emergents et préoccupants. G. morbida et P. juglandis sont des organismes nuisibles non réglementés et non soumis à des mesures de lutte obligatoire dans l’Union européenne. Ils sont surveillés en tant que parasites émergents et préoccupants, et font l’objet d’une vigilance soutenue de la part des acteurs des filières végétales concernées par la culture du noyer. Certains états membres de l’Union européenne ont déjà pris des mesures nationales pour renforcer la surveillance de ces bioagresseurs, notamment lors des contrôles phytosanitaires à l’importation (origines de pays tiers).

Réseaux d’épidémiosurveillance L’insecte ou le champignon seul ne sont pas considérés comme susceptibles de provoquer le dépérissement des arbres. La maladie des mille chancres du noyer à G. morbida n’a jamais été signalée à ce jour en France. Toutefois, sa détection récente en Italie appelle à une grande vigilance et à une sensibilisation des réseaux d’épidémiosurveillance concernés par la culture des noyers en métropole.

Source : Note nationale BSV Maladie des mille chancres du noyer et son scolyte vecteur

A savoir

Les scolytes adultes de P. juglandis sont petits (1,5 à 2 mm de long), de couleur brun rougeâtre. Ils émergent en avril-mai (températures > 18°C), suivie d’un vol de deuxième génération plus étalé, de mi-juillet à mi-septembre. Les coléoptères forent des galeries de reproduction dans des branches où pondent les femelles.

De petites larves blanches, en forme d’arc de cercle, éclosent et creusent des galeries d’alimentation remplies d’une vermoulure brun foncé à noir. Des adultes émergent par la suite. Ils restent sur le même arbre ou volent vers d’autres hôtes pour s’accoupler et se reproduire.

Pour éviter les confusions possibles entre insectes xylophages : prélever des spécimens adultes pour permettre la détermination par un laboratoire d’entomologie.

En cas de suspicion de détection, prendre contact avec la Draaf-SRAL ou la Fredon de votre région pour effectuer un signalement.

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