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Choisir son véhicule utilitaire 

Véhicule du quotidien de nombreux professionnels, l’utilitaire est la bête à tout faire. Le bon choix facilite son usage. Robuste et pratique, il peut aussi être confortable et économe…

Les gammes utilitaires sont très vastes, avec de nombreuses possibilités d'aménagement afin de répondre à tous les besoins et à tous les critères métier.
© G. Dubon

Un véhicule utilitaire est un outil de travail. Souvent destiné à transporter du matériel et des marchandises, avec deux ou trois places assises, son poids total en charge ne doit pas dépasser les 3,5 tonnes pour être classé véhicule léger (permis B). La praticité, rusticité et fiabilité seront ses premières qualités. Mais désormais le marché des véhicules professionnels propose aussi du confort, de la sécurité et même de l’esthétique. Toutefois, il n’est pas facile de s’y retrouver car les gammes utilitaires sont très vastes, avec de nombreuses possibilités d’aménagement afin de répondre à tous les besoins et à tous les critères métiers. C’est un marché plutôt porteur pour les constructeurs (voir encadré).

Utiliser en conditions difficiles

La première étape du choix sera de bien identifier les besoins. Roulez-vous juste autour de l’exploitation ou faites-vous des trajets plus longs pour aller livrer vos produits par exemple ? Le choix de la puissance du moteur pourra changer car les constructeurs déclinent leurs modèles en plusieurs motorisations. Avec un moteur trop faible par rapport aux charges transportées, la consommation et les frais d’entretien augmenteront. De même, il faut avoir suffisamment de reprise pour rouler chargé et/ou tracter une remorque. Certains modèles proposent des transmissions renforcées pour plus de solidité. Il faut aussi se pencher sur ce que l’on transporte, en poids et en conditionnement, pour déterminer la capacité de chargement nécessaire : du petit matériel ou de l’outillage léger dans les parcelles ou bien des charges lourdes ou volumineuses comme des palettes sur la route. Des rangements adaptés augmentent la sécurité : en cas de choc à 50 km/h, un outil de 200 g, une simple clé à molettes, se transforme en projectile de 8 kg ! Si vous transportez des charges, veillez à avoir des points d’ancrage et un système d’arrimage. Les tendeurs élastiques ne sont pas autorisés par le Code de la route (article R312-19) ! La charge transportable doit être cohérente avec le Poids total autorisé en charge et le Poids total roulant autorisé, propres à chaque modèle. Il existe des options « charge majorée » et certains véhicules disposent d’un indicateur de surcharge. Les voies empruntées font aussi partie des critères de choix du véhicule. La hauteur de « garde au sol » est importante pour circuler sur des chemins, de même que la motricité renforcée pour passer sur les terrains meubles. Si vous êtes amené à emprunter des chemins particulièrement difficiles, une protection sous caisse peut éviter la casse. « Nous pouvons installer une tôle de protection sous le moteur pour le protéger des impacts, des cailloux, conseille le responsable des véhicules utilitaires Peugeot. La motricité est renforcée avec le grip control. Dans des conditions difficiles, on enclenche cette option qui, avec des pneus adaptés, apporte résistance et adhérence. » Même esprit pour la motricité renforcée Traction + chez Fiat. « Le couple passe sur la roue qui adhère mieux, explique le directeur marketing Fiat Professional. Cela permet de rouler sur des sols boueux. » Sur Citroën Berlingo et Jumpy, la motricité renforcée et une garde au sol de 20 cm transforment un modèle standard en tout-terrain. De son côté, Renault propose la motricité renforcée X-track en adaptation complémentaire et bientôt de série sur les Kangoo, Trafic et Master traction. Mais si vous êtes amené à rouler régulièrement en conditions difficiles, autant choisir un véhicule quatre roues motrices.

Bien cibler ses besoins

Les constructeurs proposent de nombreux aménagements pour répondre aux attentes des différents métiers. Cela va de la pose de rangements adaptés à la transformation par un carrossier, qui part du châssis pour créer un véhicule frigorifique. Lors du choix d’un utilitaire, on peut avoir tendance à ne raisonner que sur le coût d’achat. Mais un bon aménagement est aussi important qu’un autre équipement de sécurité. Les aménagements spécifiques (caisse frigorifique, rangements pour des outils) sont à réaliser par un aménageur professionnel agréé. En fonction des volumes à transporter, de la capacité de refroidissement nécessaire et des distances à parcourir, on peut choisir entre deux types d’aménagement : une isolation par l’intérieur dans un véhicule de série ou l’installation d’une caisse frigorifique sur un châssis. La plupart des constructeurs ont des partenariats avec des aménageurs pour faciliter les installations tout en respectant le châssis. Ainsi, Mercedes-Benz estime ainsi que « la moitié des Sprinter reçoivent un aménagement réalisé par un carrossier ». Le nouveau véhicule utilitaire peut aussi être choisi en tenant compte de son ergonomie : confort du siège, position de conduite, accessibilité, facilité d’entretien, habitabilité et des équipements de sécurité et de confort : direction assistée, GPS, téléphone mains libres, airbags. Si vous transportez des charges lourdes, des dispositifs de freinage d’urgence, d’antiblocage des roues (ABS) et de contrôle de trajectoire (ESP) et des points d’arrimage dans la zone arrière sécuriseront les déplacements car la charge allonge la distance de freinage et modifie la tenue de route.

Proximité un concessionnaire pour l’entretien

Les constructeurs proposent également les mêmes options que sur les véhicules particuliers. Si elles grèvent le budget, certaines d’entre elles rendent service au quotidien (prise 12 V pour recharger votre portable, caméra de recul, porte latérale motorisée, ouverture « bras chargés »). Vos choix techniques faits, il vous faudra décider, à modèles similaires, entre plusieurs marques. Le prix et les propositions de financement (voir encadré) pèseront dans la balance, comme le coût d’entretien, le service après-vente (prêt d’un véhicule de remplacement en cas de panne) et les garanties. Ne négligez pas l’importance d’avoir à proximité un concessionnaire pour faciliter l’entretien et la réparation, ainsi que l’accès aux pièces de rechange. Il ne vous reste plus qu’à faire des essais et à faire jouer la concurrence.

Les constructeurs proposent également les mêmes options que sur les véhicules particuliers.

Un marché automobile dynamique

Six millions d’utilitaires sillonnent l’Hexagone et leur nombre augmente de près de 4 % par an. La France reste le premier marché européen avec environ 400 000 ventes annuelles (chiffres ACEA, European Automobiles Manufacturers Association). Avec le passage des moteurs à la norme Euro 6 (qui limite les émissions de rejets polluants), les ventes ont été soutenues en 2016. Les marques françaises représentent 64,5 % du marché 2016 : Renault Dacia et PSA s’échangent régulièrement les 1re et 2e places du podium avec chacun plus de 30 % de parts de marché. Le Renault Kangoo reste l’utilitaire le plus vendu en France. Si les utilitaires ont un plus long cycle de vie que les véhicules particuliers, les constructeurs les relookent et leur ajoutent régulièrement de nouvelles fonctionnalités.

La place du véhicule utilitaire dans la comptabilité

Achat/vente

A son achat, la TVA peut être récupérée si le véhicule est dédié à l’activité professionnelle et que le nombre de places est de trois au plus. Le véhicule sera alors amortissable, en totalité et sans aucune limite de montant. La durée d’usage pour cet amortissement est de 5 à 7 ans. Les aménagements (installation d’une caisse frigo, de rangements spécifiques) sont aussi pris en compte. A la vente du véhicule, l’éventuelle plus-value (prix de cession – valeur nette comptable) est taxable.

Entretien/fonctionnement

Toutes les dépenses (entretien, coûts des réparations, remplacement de pneus mais aussi assurances et frais financiers) sont considérées comme des charges, au titre des frais généraux, et la TVA sera récupérée dessus. Ce sera aussi le cas des achats de carburant (pour l’instant, seul le diesel routier permet de récupérer 100 % de la TVA). Même en société (SCEA ou EARL), la taxe sur les véhicules de société n’est pas due sur les véhicules utilitaires.

Crédit-bail

Plutôt que d’acheter, il est possible de le louer avec une option d’achat, via un crédit-bail. Le loyer comprend l’entretien et les réparations et est intégré dans les charges. Le système est intéressant si on veut changer souvent de véhicule et qu’on roule beaucoup. Le premier loyer est souvent majoré et peut fiscalement être déduit, s’il correspond à des prestations particulières comme des aménagements spécifiques. A la fin du contrat, soit le véhicule est repris par le crédit-bailleur, soit vous pouvez lever l’option et acheter le véhicule, au prix fixé dans le contrat.

Choisir de rouler à l’électricité ou au gaz

Augmentation du diesel, remplacement des énergies fossiles, pastille écologique : rouler avec un véhicule électrique est envisageable… et au gaz aussi.

« Un véhicule électrique peut être une bonne solution pour une AMAP qui livre en centre-ville », évoque un responsable véhicules utilitaires chez Citroën. Pour l’instant, la faible autonomie des moteurs électriques, autour de 100/130 km, les réserve aux livraisons de proximité. Mais pourquoi pas sur l’exploitation ? Car pour un utilitaire qui circule sur des faibles distances et qui est régulièrement garé au même emplacement, l’autonomie n’est pas forcément un critère essentiel. Ce choix peut s’inscrire dans une démarche environnementale d’économie, voire d’autonomie énergétique. Question finances, le coût d’achat du véhicule est nettement supérieur à un diesel classique, bien que le bonus écologique allège la facture. En revanche, un « plein » revient à environ 2 euros pour une centaine de kilomètres. Aujourd’hui, la plupart des véhicules électriques sont intégrés dans des flottes d’entreprises. Les modèles les plus vendus sont Peugeot Partner, Zoé et Kangoo ZE de Renault, ainsi que Nissan E-NV 2000 mais les constructeurs disposent ou finalisent de nouveaux modèles plus autonomes. Exemples, Master électrique, grand volume (8 à 22 m3) et autonomie de 200 km, et Kangoo ZE power + avec une autonomie de 270 km chez Renault. Chez Volkswagen, le Transporter électrique est annoncé, des déclinaisons électriques de modèles sont prévus chez Mercedes-Benz, un Transit électrique est testé chez Ford.

Nouveau souffle pour les véhicules au gaz

Le gaz naturel véhicule (GNV), issu du gaz naturel ou du biogaz, est une autre énergie alternative, plus adapté aux longues distances. L’autonomie peut dépasser les 700 km pour un camion avec une puissance quasi identique à celle d’un diesel. Si ce carburant est connu depuis longtemps, le développement de la méthanisation pourrait lui donner un nouveau souffle. Déjà, des villes se sont équipées de flotte de bus roulant au GNV. La grande distribution impose à ses transporteurs de rouler propre. Et l’écopastille permet d’accéder aux centres-villes même les jours de pics de pollution. Le surcoût de l’installation gaz sera amorti par le moindre coût au kilomètre. La technologie des moteurs est au point pour les véhicules et les poids lourds, demain pour les tracteurs (voir Réussir Fruits & Légumes juin 2018).

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