Xavier Beulin : « il y a le feu dans la ferme France »
À l'occasion de la présentation des vœux à la presse, le président de la FNSEA a exprimé son inquiétude concernant la santé des exploitations agricoles françaises.
L « 'année passée a été marquée un contexte agricole très difficile », a lancé Xavier Beulin, président de la FNSEA, après avoir rappelé les terribles évènements qui se sont déroulés à Paris début et fin 2015. « Très impactés depuis janvier et février dernier, les secteurs de production de viande bovine, porcine et laitière restent en crise », ajoutant que dans le secteur végétal aussi des craintes pesaient sur certaines exploitations de la moitié Est de la France, qui a affiché « une récolte, certes satisfaisante au global » mais présentant de fortes disparités localement, notamment « en Franche Comté, Bourgogne et dans le Centre ». Sans oublier une conjoncture particulièrement difficile au regard des cours des productions de grandes cultures affichant de très bas niveaux « pour la deuxième année consécutive ». Si rien ne bouge du côté politique, des manifestations pourraient animer l'année 2016 a prévenu X. Beulin.
« Certains collègues ne pourront plus exercer leur métier »« Nous sommes loin des engagements pris cet été », a déploré Xavier Beulin, se référant au prix du porc breton passé sous les 1,10 €/ kg et le lait à moins de 300 €/t. « Où sont passés les 30 ct en porc et en bovins et les 4 ct sur le lait ? », a t-il interrogé. « Nous savons que certains collègues ne pourront plus exercer leur métier », a t-il lancé. Pour la seule filière porcine, « il faudrait 5.000 € par semaine pour ne plus perdre d'argent », selon Dominique Barrau, secrétaire général de la FNSEA. « Il faut intervenir auprès d'eux et les accompagner pour assurer une reconversion professionnelle », dénonçant au passage qu'en cas de dépot de bilan, « c'est l'intégralité du patrimoine de l'exploitant qui y passe ». R. C. avec Agra
Au sujet des tables rondes, qui avaient abouti cet été à des engagements de hausse des prix, le ministre, Stéphane Le Foll a répondu qu'il était « d'accord pour dire qu'on est revenu en arrière », lors d'un point presse, le 6 janvier. Sa stratégie pour l'élevage: réorganiser les filières (interprofessions, cotations...), diminuer les charges opérationnelles (autonomie fourragère) et développer les système d'assurance. Il souhaite que la filière porcine engage des « stratégies de différenciation ».