Usipa : renforcer le lien avec l'amont
Suite à l'assemblée générale de l'Usipa, Thomas Gauthier a fait part à La Dépêche-Le Petit Meunier des problématiques des amidonniers français et de leurs doléances.
En marge de l'assemblée générale du 4 octobre à Paris, le délégué général de l'Usipa (Union des syndicats des industries des produits amylacés), Thomas Gauthier, a indiqué que les amidonniers souhaitent se rapprocher de leurs fournisseurs de matières premières et ouvrir le dialogue avec la société civile pour assurer une bonne image à leurs produits.
Pour un partenariat constructif et exigeant
« Le premier enjeu de la filière amidonnière française concerne le renforcement d'un partenariat constructif et exigeant avec l'amont agricole, notamment en termes de qualité sanitaire (mycotoxines, notamment), d'autant plus nécessaire en cette campagne difficile », souligne Thomas Gauthier.
Par ailleurs, l'Usipa a clairement identifié la pression du “moins de pesticides”. « Nous souhaitons que la filière soit capable d'anticiper un peu et pas seulement être en réaction quand on leur interdit certaines molécules actives, par exemple », explique le délégué général.
Nécessaire dialogue avec l'aval
Les autres dossiers de l'Usipa concernent la facture de la transition énergétique (gaz et électricité représentant 10-15 % des coûts de production), la simplification en France et l'harmonisation européenne de la réglementation sur les auxilliaires technologiques, la libéralisation des échanges (quid du Brexit ?) et le dialogue avec la société civile « pour protéger la réputation de ses produits ». L'Usipa s'inquiète également « de la tentation du parlement de renforcer la fiscalité sur certains ingrédients et aliments ».
Selon l'Usipa, qui regroupe les quatre amidonniers hexagonaux (Roquette, Tereos, Cargill et Chamtor), le chiffre d'affaires du secteur s'est stabilisé en 2015 à 2,7 Md€. La production d'amidon et de fécule, stationnaire d'un an sur l'autre, s'élève à 3,35 Mt. Sur la campagne 2014/2015, l'approvisionnement en matières premières n'a pas évolué par rapport à la précédente, à 6 Mt dont 2,8 Mt de blé tendre et 2,3 Mt de maïs. L'amidonnerie offre un débouché industriel à 375.000 ha de blé tendre, 230.000 ha de maïs, 20.000 ha de pomme de terre et 18.000 ha de pois. Alors que l'alimentation non alimentaire utilisait il y a quinze ans 60 % de l'amidon et fécule produits, depuis quatre à cinq ans, la tendance s'est inversée : l'alimentation humaine en représente aujourd'hui plus de la moitié des volumes.