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Nutrition animale
Une année 2017 en demi-teinte

Après une année 2016 plus que chaotique, 2017 apparaît moins tendue, a expliqué Coop de France Nutrition animale lors de sa convention du 8 novembre. Mais, malgré quelques améliorations, les tonnages s’effritent encore et les volumes ne reviennent pas au niveau d’avant les crises.

L’année 2017 devrait se solder par une légère baisse des volumes d’aliments pour animaux produits en France, le tonnage se maintenant tout juste au-dessus de 20 Mt avec une nouvelle perte de 350 000 t. 2017 a démarré sur la tendance de la fin 2016 : l’influenza aviaire frappait une nouvelle fois le Sud-Ouest, les trésoreries des éleveurs laitiers n’étaient pas reconstituées, la production porcine se rétractait toujours.

Lourdement frappée par ses deux épisodes d’influenza aviaire, la production d’aliments pour volailles a reculé de 4 % en 2016, puis de 1,2 % supplémentaire durant les huit premiers mois de 2017. La filière Palmipède est la plus touchée (-40 % en deux ans). Ces pertes sont pour partie compensées par la hausse des aliments pour poulet (+5,4 %) et pour pondeuse (+0,8 %) depuis début 2017.

Les volumes en aliment Porc chutent

Du côté des porcs, l’érosion se poursuit malgré l’embellie sur les cours liée au courant d’affaires avec la Chine. Après un ralentissement de la tendance baissière en 2015, l’aliment Porc poursuit de plus belle son repli en 2016 (-3 %) où il est passé sous la barre des 5 Mt. Les huit premiers mois 2017 confirment la tendance avec un recul tant en aliments complets (-1,3 % en truies, -3 % en engraissement) qu’en aliments complémentaires (-5,8 % en truies, -2,5 % en engraissement). Ce mouvement de repli marque bien la diminution du cheptel et non la substitution des approvisionnements des éleveurs car la fabrication à la ferme, croissante depuis des années, utilise généralement une part d’aliments complémentaires.

Du côté des ruminants, qui ont enregistré -4 % en 2016 en lien direct avec la crise laitière, le marché des aliments connaît un répit en 2017, tout au moins sur les données disponibles (huit premiers mois). Les aliments pour vache laitière reprennent +0,3 % et les aliments pour bovin viande progressent de 1,9 % sur la même période de 2016. Le mash (mélange de matières premières sans broyage) maintient sa dynamique en affichant une progression de 11 % en 2016 et de 12 % sur les huit premiers mois de 2017.

Des approvisionnements sereins

Les mauvaises conditions de la récolte 2016 ont eu un impact plutôt positif sur les utilisations de céréales en nutrition animale. Près de 80 % des blés ont ainsi été classifiés Medium contre 37 % les années précédentes. Malgré la baisse globale de la collecte, la qualité sanitaire et les teneurs en protéines très correctes ont donc favorisé les incorporations : les fabricants d’aliments ont utilisé 205 000 t de blé tendre (+3,9 %) et 600 000 t d’orge (+57,7 %) de plus que l’année précédente. Du côté des protéines, les marchés sont plutôt lourds au niveau international et les cours ont été favorables aux utilisateurs. L’inquiétude porte, pour le futur, sur la disponibilité des tourteaux métropolitains, liée aux biocarburants (concurrence de l’huile de palme, réduction des incorporations).

Reconnaissances…

2017 a vu plusieurs avancées collectives : Oqualim (association créée il y a dix ans par les syndicats français pour l’amélioration continue de la sécurité des matières premières des aliments pour animaux) vient de signer une reconnaissance mutuelle avec les autres démarches européennes, GMP+, Ovocom, QS et AIC, ce qui permettra dès janvier 2018 de réduire les coûts de certification multiple. La démarche est également de plus en plus intégrée par les filières nationales : après la filière porcine et la charte Qualité Traçabilité (QT), les chartes Cidef et CIPC (poulet de chair) ont choisi de s’appuyer sur la certification Oqualim pour sécuriser l’alimentation de leurs filières. L’œuf devrait suivre.

… et durabilité

Outre le déploiement d’Oqualim, les syndicats veulent renforcer la représentativité et les actions de Duralim, créé l’an dernier. Cette enceinte de dialogue des filières végétales et animales avec la société regroupe déjà 50 % du volume national d’aliments pour animaux.

« Oqualim et Duralim sont des outils à la disposition des filières pour servir de socle à leurs différenciations commerciales. Déployer ces deux démarches, les améliorer en permanence, les faire connaître et reconnaître afin d’apporter des solutions optimisées aux filières d’élevage, voici notre challenge pour 2018 », conclut Jean-Luc Cade, président de Coop de France Nutrition animale.

Nourri(e) sans OGM

Vingt ans après les premiers bateaux arrivant dans l’UE chargés de soja OGM, les filières laitières s’intéressent au segment sans OGM qui passe, obligatoirement, par l’alimentation des vaches laitières. Les professionnels de la nutrition animale français, via Oqualim, ont développé le socle technique nourri sans OGM (STNO), depuis cinq ans. Ce référentiel et la certification associée apportent aux filières des garanties en termes de sourcing, de maîtrise de la production et de contrôles pour les aliments issus de leurs usines. Il faut compléter en sécurisant évidemment aussi les autres flux (matières premières en l’état notamment). Sa nouvelle version, publiée en octobre 2017, sera ouverte à la certification dès janvier 2018. À l’automne, le STNO a également été reconnu par la démarche allemande VLOG, créée en 2010 pour la promotion d’une alimentation sans OGM.

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