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Tournesol : des prix partis pour rester stables sur la durée ?

Les cours du tournesol français font preuve d’une grande stabilité durant cette campagne. L’abondance de l’offre en huile de tournesol vient contrebalancer les besoins en graines, selon plusieurs analystes.

Entre décembre 2016 et mi-mars 2017, les cours du tournesol ne sont jamais sortis du canal de 375-390 €/t. « Le marché a été beaucoup plus constant cette saison. Ni les acheteurs, ni les vendeurs ne sont pressés de se positionner. Des petites affaires se sont traitées continuellement, sur un rythme assez bas, alors que d’habitude, on a des périodes de fortes transactions, suivies de périodes creuses », constate le courtier Ahmed Ben Hassine, dirigeant de Comsoléa, spécialiste des oléagineux. La tendance stationnaire pourrait ainsi se poursuivre.

Du côté des vendeurs, les mauvaises récoltes de céréales n’ont pas engendré de saturation des silos, permettant aux OS de stocker facilement celle de tournesol, selon Ahmed Ben Hassine. Côté acheteurs, « les marges de trituration de l’Europe de l’ouest sont très mauvaises, les incitant à la prudence », indique Didier Nédélec, directeur général d’ODA. Ensuite, l’abondance de l’offre française en variété oléique a incité Saipol en début d’année à renforcer les réfactions appliquées au taux d’acide oléique dans les grains pour la campagne 2017/2018. Par exemple, un taux d’acide oléique compris entre 79 % et 79,99 % engendre une baisse du prix du contrat de 1 %, soit 3,8 €/t environ pour la récolte 2016 actuellement. Pour celle de 2017, une pénalité fixe de 20 €/t serait appliquée, pour un taux compris entre 78 % et 80 %.

Forte demande en huile en avril

La demande en graines européennes est présente, mais l’offre pléthorique en huile de tournesol, en provenance de l’Ukraine notamment, empêche une montée durable des prix, selon ODA et Comsoléa. « La culture de tournesol est la plus rentable pour les agriculteurs ukrainiens, qui devraient continuer de semer cette année : il n’y a pas ou peu de frais logistiques, les usines de trituration étant dans l’intérieur du pays. Ensuite, le marché international est très peu concurrentiel, seul l’Argentine revenant un peu », souligne Didier Nédélec. Ce dernier voit toutefois un potentiel de hausse, avec une possible forte demande des producteurs de biodiesel européens en avril. « En avril, l’huile de palme est très demandée par les industriels. Or, il y a très peu d’offres d’huile de palme en Asie du sud-est. Ainsi, la demande pourrait se reporter sur les huiles de colza et de tournesol, élément haussier pour les deux graines ».

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