Logistique/Nutrition animale
Terrena : audit des sites de livraison
Responsabilité pénale des éleveurs
Les contraintes réglementaires s'accroissent sur les entreprises en matière de sécurité de leur personnel. Il est notamment obligatoire de lister les dangers auxquels leur fonction les expose. Mais, si les chauffeurs remontent parfois les risques lors des livraisons (ligne électrique, mauvais état des silos…), tous les cas –même les plus graves– ne sont pas forcément identifiés.
Terrena a donc lancé en avril un audit méthodique de l'ensemble des sites de livraison. « Cela va nous permettre de disposer, dans un premier temps, d'une photographie des risques mais aussi, plus généralement, de l'état des sites et des silos » explique François Bondu, responsable d'exploitation Transport Nutrition animale. Chaque chauffeur de la coopérative, mais aussi des sociétés de transports, doit ainsi remplir une fiche descriptive par site sur 17 critères, allant de l'identification des silos ou bâtiments de livraison, à la propreté et facilité d'accès, en passant par la présence d'une crinoline sur le silo ou d'un chien. « Nous allons donc pouvoir déterminer s'il existe des risques récurrents, comme l'état des silos et la nature dangereuse de certaines manœuvres d'approche. Nous n'avons encore pris aucune décision quant à la suite à apporter, mais nous pourrions proposer des solutions aux éleveurs pour réduire les risques. »
Responsabilité pénale des éleveurs
Rappelons que la responsabilité pénale des éleveurs peut être recherchée en cas d'accident et que, dans plusieurs cas récents, certains ont d'ailleurs été condamnés. Pour l'instant, face à une situation à risque, l'entreprise va jusqu'à interdire au chauffeur de livrer en l'absence de l'éleveur qui devra lui-même assurer des manipulations à risque (exemple, monter sur un toit pour ouvrir une trappe). Puis, sans amélioration du site, elle adresse un courrier, avec accusé de réception, rappelant à l'éleveur que sa responsabilité est engagée et lui suggérant des solutions d'aménagement. Et cela conformément à son obligation de conseil.
Terrena avait déjà conduit une opération pour réduire les risques lors des livraisons en big-bags, entre septembre 2011 et février 2012. « Dans le cadre de l'arrêt des livraisons bigbags, nous avons proposé une aide à l'équipement de silos sous forme de ristourne sur les livraisons d'aliments. » La formule avait plu : en moins de six mois, 400 éleveurs avaient souscrit à l'offre pour 475 silos installés et 55 conteneurs. Ce qui avait représenté pour l'entreprise 1,143 M€ en termes de remise sur aliment livré.