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Poursuite du cycle baissier sur 2018-2027 selon l’OCDE

La faible hausse de la demande mondiale conjuguée à une offre confortable ferait pression sur les prix des grains sur les dix prochaines années.

"Nous avons de bonnes raisons de penser que les prix des produits agricoles, notamment des céréales, devraient rester bas sur 2018-2027", a expliqué Angel Gurria, secrétaire général de l'OCDE, le 3 juillet.

« On va encore se tromper, et les économistes vont nous expliquer pourquoi dans les années à venir. Mais pour le moment, nous avons de bonnes raisons de penser que les prix des produits agricoles, notamment des céréales, devraient rester bas sur 2018-2027 », s’est exprimé José Ángel Gurría, secrétaire général de l’OCDE, lors d’une conférence de presse à Paris le 3 juillet, introduisant un rapport sur les perspectives d’offres et de demandes mondiales de produits agricoles. Pour résumer, la demande planétaire en grains continuerait de croître sur les dix prochaines années, mais à un rythme moindre que lors de la précédente décade. Et cette augmentation serait liée à une hausse de la population, plutôt qu’à une augmentation de la consommation par individu. L’offre progresserait également, mais à des niveaux variables selon les régions du globe. En conséquence, les prix réels, c’est-à-dire corrigés des effets de l’inflation, reculeraient sur 2018-2027.

Des incidents climatiques pourraient engendrer ponctuellement de fortes hausses de prix des grains, selon l’OCDE. Mais, à plus long terme, la faible croissance de la demande pèserait sur les marchés. Selon le rapport de l’organisation, la croissance annuelle de la demande en céréales, qui s’établissait à 2 % sur 2008-2017, tomberait à 1,2 % sur 2018-2027. « La croissance économique chinoise ralentit. Les pays d’Afrique subsaharienne et du Moyen-Orient vont croître, mais de manière inégale selon les régions. Des populations resteront pauvres, ne stimulant guère la demande alimentaire », précise José Ángel Gurría. Enfin, la demande de grains pour les biocarburants perdrait en vigueur, certains pays, comme l’UE, adoptant des politiques plus restrictives pour le développement du secteur. Illustration de ce fait : en bioéthanol, la production passe de 75 milliards de litres (Mdl) en 2008 à 120 Mdl en 2018, puis n’atteindrait que 130 Mdl en 2027. En biodiesel, la production mondiale passerait de 38 Mdl en 2018 à 40 Mdl en 2027 (elle est passée de 18 Mdl à plus de 30 Mdl entre 2008 et 2014).

Hausse de la production de céréales de 13 % sur 2018-2027

Du côté de l’offre, « nous avons en stocks quatre mois de consommation de grains, ce qui est rassurant », rappelle José Ángel Gurría. La production mondiale de céréales augmenterait de 13 % sur les dix prochaines années et celle d’oléagineux de 15 %. La Russie conserverait sa place de premier fournisseur planétaire de blé tendre, le Brésil et les États-Unis restant les principaux pourvoyeurs de soja à l’horizon 227, à des volumes comparables.

Notons que les projections de l’OCDE sont basées sur une hypothèse de politiques globalement favorables au commerce mondiale. « L’adoption durable de politiques protectionnistes par bon nombre de pays du globe pourrait fausser notre scénario », alerte Jonathan Brooks, responsable de la division Échanges et Agriculture au sein de l’OCDE.

 

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