Export
Pour exporter le savoir-faire français en boulangerie, il faut s'adapter...
Travailler en filière
« La baguette française, nous en vendons peu à l'étranger », témoignait Éric Kayser, artisan boulanger, fondateur de la Maison Kayser, lors de la table ronde “Exportation, le défi des nouveaux marchés pour le savoir-faire français et l'innovation dans la boulangerie”, organisée par le groupe Mécatherm le 11 mars à Europain. « Certes l'image de la France est un atout pour nous, en tant qu'équipementier pour la boulangerie industrielle, mais il ne s'agit pas de reproduire les produits ”français à l'étranger, nous nous adaptons à la demande locale, ce qui nécessite une analyse fine du marché, explique Olivier Sergent, directeur général du groupe Mécatherm. Nous avons ainsi développé, en Chine, une biscotte très particulière, sur-dosée en sucre, adaptée à sa culture culinaire. » Et Serge Momus, directeur des partenariats stratégiques d'Eurogerm, d'insister : « Nous ne sommes pas là pour évangéliser le monde et imposer nos goûts, mais pour nous adapter aux habitudes alimentaires des consommateurs. »
Reproduire nos produits emblématiques à l'étranger “mène à l'échec.
Travailler en filière
« Nous pouvons “naviguer en escadre” et joindre nos forces pour apporter des solutions cohérentes à des clients qui veulent investir mais n'ont pas d'expérience », propose-t-il encore. La formation des boulangers locaux est en effet une des cartes maîtresses pour pérenniser les investissements à l'étranger. « Beaucoup de chose sont faites en la matière, mais individuellement, réagit Yann Lebeau, chef de mission Maghreb Afrique de France Export Céréales. Il faut trouver une synergie pour aller tous dans le même sens afin d'arriver au point final ensemble. »
Se préparer en amont
« Nombre d'entrepreneurs, sans fonds propres et insuffisament préparés, ont vu leur projet étouffer dans l'œuf, regrette Éric Tainsh, responsable Bpifrance Export. Pour réussir à l'international, il ne suffit pas d'être percutant dans les négociations, il faut, en amont, parler à sa banque afin de mobiliser un maximum de trésorerie, échanger entre collègues (pour en faire un véritable projet d'entreprise) et orienter son recrutement afin de privilégier l'expérience à l'international. »
« L'Association pour le développement des échanges internationaux de produits et techniques agroalimentaires apporte son soutien opérationnel à l'essor hors de nos frontières des PME et ETI, et aux grands acteurs de la filière. Représentant près de 50.000 salariés et 10 Md€ à l'exportation, notre association a su se confirmer comme pilier du dispositif public d'appui au commerce extérieur français et affirmer son expertise des industries des équipements agricoles et agroalimentaires. Ces acquis nous permettent de proposer aux entreprises adhérentes un appui personnalisé, grâce aux réseaux de contacts établis par l'Adepta partout dans le monde. »