Négociations de l'OMC : la Conférence de Bali débouche sur un "Doha light"
Après un bras de fer avec l’Inde, la 9e Conférence ministérielle de l’OMC a finalement débouché, le 6 décembre à Bali, sur un ensemble de décisions a minima surnommé « Doha light », mais considéré par le commissaire européen à l’agriculture, Dacian Ciolos, comme « un résultat positif pour les exportateurs agroalimentaires de l’UE ». Cet accord, le premier depuis le lancement des négociations en 2001 dans la capitale du Qatar, doit notamment amener les pays développés à mieux respecter leurs obligations en matière de quotas tarifaires d’importation pour les produits agricoles, ce qui offrira « la possibilité d’un meilleur accès » à leur marché, a estimé le commissaire européen. Autre compromis, obtenu celui-ci à l’arraché : les pays en développement - en premier lieu l’Inde qui s’est battue jusqu’au bout sur ce point - vont pouvoir, « à des fins de sécurité alimentaire », prendre des mesures de stockage public des produits agricoles dépassant les limites fixées par l’OMC pour le soutien interne, sans être contestés à Genève. Cette clause de paix est valable quatre ans, et même « jusqu'à ce qu'une solution permanente soit trouvée ». Les ministres ont également réaffirmé l’objectif d’une « élimination parallèle de toutes les formes de subventions à l'exportation ». Un objectif qui aurait dû être rempli cette année, selon leur Déclaration de 2005 à Hong Kong. Enfin, la Conférence de Bali a conclu un accord sur la « facilitation des échanges » de marchandises (accélération des procédures douanières) qui, selon Karel De Gucht, le commissaire européen au commerce, « aidera les pays en développement à économiser environ 325 milliards € par an » et permettra aux économies avancées de « réduire le coût de leurs échanges de quelque 10 % ».