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Politique/syndicat
L’ICDA juge la directive européenne Mifid II trop contraignante

L’ICDA (International Commodities and Derivatives Association) estime que la dernière version de Mifid II perturberait la liquidité des marchés papiers.

« La dernière version de la directive européenne Mifid II nous préoccupe, dans le sens où elle pourrait perturber le fonctionnement des marchés financiers adossés aux matières premières, notamment agricoles », a indiqué Daniel Day-Robinson, président de l’ICDA, en marge d’une conférence organisée par l’association du 14 au 16 novembre à Genève (Suisse). Dans le détail, le président dénonce les obligations administratives engendrées par Mifid II, à savoir la production de rapports relatifs aux activités des opérateurs sur les marchés papiers. « Avec Mifid II, le travail de reporting sera doublé. Nous ne sommes pas opposés à une réglementation des marchés financiers, bien au contraire, mais il faut qu’elle soit plus pragmatique, sans empêcher les opérateurs de travailler. » Ces contraintes pourraient avoir des conséquences imprévues, comme « la concentration des acteurs ». Selon Daniel Day-Robinson, les industriels ou opérateurs, disposant d’importantes sources financières, « n’auraient pas de problème à s’adapter, alors que les petits opérateurs n’auront pas forcément les moyens d’investir et d’utiliser ces marchés ».

Les limites de position en question

Autre élément d’inquiétude, les limites de position. Alors qu’elles ne sont pas totalement définies, les experts présents à la conférence s’inquiètent. « L’une des principales préoccupations du marché est la possibilité pour les traders de procéder à des roulements de position, notamment lors de la clôture de l’échéance. Nous ne souhaitons pas que les limites de position entravent cette opération », détaille Philip Goodswen, avocat chez Cargill. Enfin, « nous n’avons toujours pas la définition claire d’une activité auxiliaire, et ainsi en quoi un opérateur sera considéré comme financier », renchérit Aviv Handler, PDG du bureau de consultant ETR Advisory.

Avantage concurrentiel pour les marchés à terme des pays-tiers ?

La liquidité des marchés à terme européens, dont Euronext, risque de fait d’être affectée, selon les experts présents, compliquant le travail des traders. « Cela aurait des conséquences contraires aux objectifs de la directive, à savoir une hausse de la volatilité, du fait d’un plus faible nombre d’opérateurs », prévient Daniel Day-Robinson. Par ailleurs, les experts estiment que le Dodd Franck Act est plus souple que son homologue européen, rendant les marchés à terme américains plus compétitifs. Enfin, concernant le Brexit, « les marchés financiers britanniques ne seraient plus soumis à Mifid II, facteur susceptible de renforcer la compétitivité de l’ICE par rapport à Euronext. D’un autre côté, les opérateurs britanniques auraient un accès réduit aux marchés financiers de l’UE », témoigne Jonathan Herbst, responsable Services financiers du cabinet d’avocats Norton Rose Fulbright.  

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