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Les outils en ligne préparent l’arrivée de Mif II

En janvier 2018, la nouvelle directive européenne sur les marchés d’instruments financiers (Mif II) entrera en vigueur. Elle impose une plus grande transparence des marchés, dont les matières premières agricoles. Les organismes stockeurs (OS), meuniers et fabricants d’aliments se positionnant sur les marchés à terme (Euronext, contrat blé européen du Chicago Mercantile Exchange, notamment) ou les OTC (marché de gré à gré) auront l’obligation de justifier la nature de leurs opérations : couverture ou spéculation. Des voix s’élevaient contre une telle réglementation, jugée trop contraignante : surplus de travail administratif, nécessité de s’équiper en matériel informatique spécifique, perte de temps et donc coût supplémentaire. Des sociétés spécialisées dans la conception et la vente de logiciel de gestion de la commercialisation en ligne se sont adaptées à la nouvelle demande et proposent leurs services afin de se conformer à la nouvelle réglementation, tout en réduisant les coûts administratifs.

Connexion permanente avec les compensateurs

AgriNext a annoncé le 25 septembre 2017 être capable « d’accompagner les opérateurs dans les obligations de déclarations quotidiennes des positions détenues sur les marchés à terme ». Valentin Raoul, chef de projet au sein de la société, explique que le logiciel du même nom permet d’automatiser totalement le travail de reporting journalier des positions sur les marchés à terme et physiques. « Chaque position est enregistrée. Sa nature est également déterminée, à savoir s’il s’agit d’une opération de couverture, de roulement de position ou une opération spéculative sur les marchés à terme, et avec quels volumes […] Les choses sont automatisées : il y a une connexion permanente avec les compensateurs ».

Les contrats entre OS, agriculteurs, transformateurs sont enregistrés et stockés dans une base de données. Quelques clics suffiront pour sortir l’ensemble des contrats passés entre opérateurs, en format numérique, et prouver avec précision leurs activités. Et ainsi satisfaire les contrôleurs que sont l’AMF (Autorité des marchés financiers) et les compensateurs. Ce que permet également la solution AgriMarket, développée et lancée par Logaviv en 2016. Cette dernière, dotée d’un système de routage d’ordres (envoi automatique d’ordre de couverture sur le marché à terme une fois que l’agriculteur a vendu à son OS), enregistre également les opérations physiques et de couvertures liées.

Les transformateurs sont demandeurs

Les transformateurs utilisant ces technologies sont généralement ceux affiliés à des grands groupes coopératifs. Les autres n’en sont qu’au stade de la réflexion, d’après les témoignages recueillis. Mais l’intérêt est bien présent, selon les développeurs de logiciels contactés. « Nous avons pris contact avec certains amidonniers, meuniers et fabricants d’aliments. Nous pourrions travailler avec eux sur ce type de produit dans un avenir proche », souligne Guilllaume Pertriaux, directeur commercial chez Logaviv. Même son de cloche du côté d’AgriNext. « L’arrivée de Mif II en 2018 va jouer sur la demande, même s’il y a encore du temps, vu que les sanctions éventuelles dues à des défaillances dans la gestion administrative ne tomberaient pas avant plusieurs années. Nous travaillons déjà avec des industriels », indique Valentin Raoul. Ce dernier cite notamment Terrena et ses filiales meunerie et nutrition animale.

Quelques clics suffiront pour sortir l’ensemble des contrats passés entre opérateurs, en format numérique, et prouver avec précision leurs activités.

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