« Le maïs français doit redorer son image auprès du grand public »
Lors de la campagne de communication de la filière maïs, une étude a été publiée sur les perceptions de personnes extérieures à l'agriculture afin de livrer leur point de vue sur la céréale.
Lorsqu'on prononce le mot “maïs”, le grand public pense à OGM, irrigation, monoculture… De nombreux termes qui diabolisent la céréale. Cependant, dans l'étude réalisée par la filière Maïs et semencière auprès de vingt et une personnalités, le maïs, a selon eux, de nombreux avantages. « Beaucoup reconnaissent les atouts environnementaux de la plante : véritable piège à carbone, faibles besoins en traitements, compatibilité importante avec d'autres plantes et une forte productivité », explique Caroline Clouet, directrice de l'étude menée en décembre 2015. Souvent attaché à l'alimentation animale, le flou entre l'usage du maïs subsiste. « Il est reconnu pour son intérêt nutritionnel (riche en protéine) et également pour son usage en nutrition animale. Mais la céréale est également connu pour ses usages non alimentaires comme les biomatériaux, les biocarburants et les bioénergies », ajoute Caroline Clouet.
« Il faut faire changer la peur de camp. Ce qui nous menace c'est l'immobilisme et la décroissance »
Le maïs reste une plante associée à de nombreuses problématiques ” environnementales, économiques, sociologiques… Cependant, pour Luc Ferry, philosophe et ancien ministre qui a participé à l'étude, « le génie génétique est bloqué en France, mais nous ne devons pas regarder passer le train. Le principe de précaution français qui considère que “ce n'est pas parce que quelque chose n'est pas dangereux qu'il ne faut pas l'interdire”, déculpabilise la peur et la prolifère. Les anti-OGM utilisent la peur et le mythe du créateur dépossédé de sa création. Mais les gens devraient avoir davantage peur qu'il n'y ait pas d'innovation. D'ailleurs l'agriculture française a soif d'innovation et c'est aussi le secteur qui innove le plus », constate Luc Ferry. Par ailleurs, le maïs s'inscrit dans l'écologie circulaire tant promue de nos jours, puisque la plante entière est utilisée et recyclée. « Peu de personnes sont conscientes de l'éventail de ses usages. À nous de faire changer les choses avec patience, pédagogie et conviction », ajoute Daniel Peyraube, président de Maiz'Europ'.