L'agriculture africaine, au cœur des discussions à la Cop22
Il y a une urgence aussi pour l'agriculture, l'accès à l'eau et la formation, donc l'emploi », a déclaré le président de la République française François Hollande au sommet des chefs d'État et de gouvernement africains à Marrakech, le 16 novembre. Le président a rappelé que les questions climatiques étaient un enjeu de développement dont fait partie la sécurité alimentaire, aux côtés de l'accès à l'énergie. C'est le sens de l'initiative pour l'adaptation de l'agriculture africaine aux changements climatiques (AAA) lancé à la suite de la Cop21 pour mettre en œuvre concrètement l'Accord de Paris, notamment sur le volet agricole. Le livre blanc rappelle les priorités de l'initiative : « gestion des sols, maîtrise de l'eau agricole, gestion des risques climatiques et capacités de financement ». Dans le détail, il s'agit notamment de revitaliser 715 Mha de terres déboisées et dégradées en Afrique par l'agroforesterie. Les autres objectifs sont d'augmenter la séquestration du carbone dans les sols africains (qui ne stockent que 175 gigatonnes de carbone, contre 1.500 gigatonnes dans le monde), et d'améliorer les conditions de vie des agriculteurs locaux, afin de réduire, voire d'empêcher, l'immigration depuis l'Afrique vers l'Europe, à l'aide d'une hausse des financements des pays du nord envers les pays du sud.
La France portera son soutien à 5 Md€ en 2020
« L'engagement de la France est de porter les financements de la France de 3 à 5 milliards d'euros d'ici 2020, dont 1 milliard d'euros pour l'adaptation », souligne Oxfam France. Le groupe Avril et Xavier Beulin ont salué l'initiative AAA, alors que la Confédération paysanne craint la confiscation des terres des paysans.