La Tricherie
La coopérative de la Vienne a signé un accord pour sa filière colza avec Cargill et McDonald’s
FILIERE. Pour mettre en place une filière de production de colza mieux valorisée, la Tricherie, une petite coopérative de la Vienne, a signé un accord avec Cargill et McDonald’s. A la clé, un exemple de filière de production d’huile à haute qualité nutritionnelle, qui, après son utilisation dans des restaurants McDonald’s, est transformée en biodiesel.
Un axe nutrition-santé
Oléagineux alimentaire ou oléagineux non alimentaire ? C’est la question posée par la coopérative de la Tricherie, basée à Beaumont dans la Vienne, et qui annonce 15 millions d’euros de chiffre d’affaires et 60 000 tonnes de collecte de grains. En 2004, elle a opté pour l’axe alimentaire. Elle a fait le choix de la montée en gamme de ses graines oléagineuses pour ce secteur, et s’est lancée dans la production de colza oléique.
La richesse en acide oléique confère à l’huile de ce colza des qualités nutritionnelles supérieures aux huiles standards. Avec l’huile de colza oléique, le taux d’acides gras trans tombe au-dessous des 2 % recommandés par l’Agence française de sécurité des aliments.
La coopérative a passé contrat avec ses adhérents, tandis que son client, le triturateur Cargill, a signé avec le restaurateur McDonald’s.
Le projet était de créer une filière de colza oléique pour approvisionner McDonald’s, dont l’huile de friture totalisait jusqu’alors 12 % de taux d’acides gras trans. La Tricherie a démarré la récolte de colza oléique en 2005 avec 105 hectares, et poursuit en 2008 avec 1.420 hectares.
Les développements de l’huile alimentaire usagée
Au bout de la chaîne et après utilisation, McDonald’s envoie son huile usagée en Alle-magne, où la réglementation autorise, contrairement à la France, l’estérification des huiles alimentaires après utilisation.
Le restaurateur a passé un contrat avec la société toulousaine Sud Récup’, qui collecte 12.500 tonnes d’huile de friture en France. McDonald’s a équipé 780 de ses 1.109 restaurants de systèmes de pompes qui aspirent directement l’huile usagée des bacs de friture. Cette nouvelle logistique remplace le chargement de fûts, et les moindres coûts qui en résultent laissent espérer aux deux entreprises un développement du recyclage.
Les prochains développements de l’huile alimentaire usagée pourraient bien maintenant être portés au plan politique, les professionnels du recyclage espérant la faire admettre dans la liste des matières premières allégées fiscalement, comme les huiles vierges destinées à l’estérification.