La France devrait exporter 20 % de sa production 2017 de soja
FranceAgriMer estime que 85 000 t de graines de soja françaises devraient partir à l’export, en raison notamment de capacités de transformation hexagonales insuffisantes.
FranceAgriMer estime que 85 000 t de graines de soja françaises devraient partir à l’export, en raison notamment de capacités de transformation hexagonales insuffisantes.
C’est un paradoxe qui mérite d’être suivi de près. Alors que la France importe de gros volumes de soja (700 000 t prévues pour 2017/2018), un cinquième environ de ses 411 000 t de graines récoltées en 2017 devrait s’exporter sur la campagne commerciale 2017/2018, soit 85 000 t, d’après le dernier bilan de FranceAgriMer de février 2018. Sur ce volume, 75 000 t devraient partir sur l’UE et 10 000 t sur pays tiers. « Pour l’UE, un tiers des graines environ partent sur l’Espagne et un tiers sur la Belgique », précise Jean-Paul Lacampagne, analyste chez Terres Univia.
Des capacités de transformations françaises insuffisantes
Si la graine de soja française s’exporte aussi bien, c’est avant tout parce que les capacités de transformation nationales (trituration pour l’alimentation animale, alimentation humaine…) sont insuffisantes pour absorber l’offre, selon les experts de Terres Univia. La production française reste très régionalisée, avec parfois un manque de débouchés locaux. « Historiquement, le bassin de production de soja se trouve dans le Sud- Ouest. La production dans le Sud et le Centre-Est s’est ensuite bien développée ces dernières années. Mais la filière est récente, et il faut être sûr de l’offre avant d’investir dans une usine de transformation », explique Françoise Labalette, responsable Amont de Terres Univia. Cette dernière rappelle que des essais sont menés dans le Nord-Est par Vivescia. Par ailleurs, « le soja français a une certaine notoriété, notamment en termes de traçabilité, de bio… qui attire les clients extérieurs », indique-t-elle. Environ 70 % des graines françaises sont destinées à l’alimentation animale, et le reste en alimentation humaine, précise Terres Univia.
Un soja “charté” pour attirer la demande en 2018
Terres Univia attend beaucoup du lancement pour la récolte 2018 du soja certifié origine France non- OGM, pour accroître l’intérêt des industriels. « Le cahier des charges est exigeant. En plus d’obliger la ségrégation entre soja “charté” et “non charté”, il interdit de traiter dans les silos de stockage, il oblige les producteurs à conserver les étiquettes de semences pendant deux ans, incite à utiliser des bio solutions ou encore à consommer moins d’eau… », détaille Françoise Labalette.