Dossier
La formation des meuniers de nos pays clients au centre des préoccupations
Lors de l’AG de Sénalia, début janvier, Jean-Philippe Everling, vice-président du Synacomex, soulevait la problématique de la formation des chefs meuniers dans les pays du Maghreb acheteurs de blé français. « Jusqu’ici, la plupart des chefs meuniers dans nos pays clients traditionnels étaient formés à l’école de meunerie française, l’Ensmic ». Selon lui, cela serait en perte de vitesse. « Or cette proximité géographique et surtout culturelle est à conserver. » Il saluait au passage le travail de France Export Céréales pour valoriser les origines françaises à l’international et soutenir nos exportations.
L’Ifim a pris le relai de l’Ensmic
« Les meuniers africains venaient beaucoup se former en France. Mais depuis quatre à cinq ans, ils ont leur propre école au Maroc : l’Ifim, Institut de formation de l’industrie meunière », explique Nelly Duprat, responsable recrutement de l’Aemic. Cet institut est unique en Afrique, et « forme de jeunes meuniers comme à Surgères, mais également des meuniers confirmés », indique Valérie Chanal, secrétaire générale du Synacomex. Et d’ajouter : « nous nous demondons s’il ne serait pas intéressant d’avoir cette possibilité à Surgères, afin de familiariser les meuniers confirmés étrangers aux caractéristiques du blé français, aux techniques d’écrasement, etc. » C’est d’ailleurs l’une des finalités du moulin pilote de Surgères. « La question de l’accompagnement de nos clients par le biais de la formation est une de nos préoccupations. Les exportateurs y sont très attachés. »
En outre, les promotions se sont fortement réduites à l’Ensmic. « Il y a 30 ans, les promos étaient de 80-90, alors qu’aujourd’hui elles sont plutôt de 15 », selon Nelly Duprat. En ce qui concerne les étudiants étrangers, il y en a toujours, mais il est vrai qu’« il y a eu quelques refus de visas, notamment pour l’Algérie, le Maroc ou l’Afrique de l’Ouest », révèle Bernard Valluis, président délégué de l’ANMF.
De plus, « le marché de l’emploi était relativement calme ces deux dernières années sur le Maghreb, un fait peut être à mettre en relation avec les récents événements politiques et économiques. Mais il semble y avoir une petite reprise depuis fin 2012, avance Nelly Duprat. Néanmoins, les conditions de travail et d’expatriation se sont dégradées ces dernières années ».