Nutrition animale
Il est urgent de répercuter la flambée des matières premières végétales sur le consommateur final de produits animaux
La politique d’achat des fabricants d’aliments composés leur permet de jouer un rôle tampon en cas d’augmentation brutale des cours des matières premières, réduisant ainsi la pression pesant sur les éleveurs. « Ce mécanisme a toutefois ses limites et la seule option permettant aux éleveurs de maintenir leur viabilité économique est de transmettre ces augmentations de coût de production à leur aval jusqu’au consommateur final », s’alarme la Fédération européenne des fabricants d’aliments composés (Fefac) dans un communiqué en date du 12 septembre. Cette répercussion des hausses des matières premières sur les produits finis est urgente, a en substance insisté le même jour Alain Guillaume, président du Syndicat national de l’industrie de l’alimentation animale (Snia), lors d’une conférence de presse à Rennes dans le cadre de la tenue du Space. Présent à ses côtés, Patrick Vanden Avenne, le président de la Fefac, a par ailleurs montré du doigt la politique européenne en matière d’autorisation des OGM qui empêche les utilisateurs européens d’accéder aux coproduits de l’éthanolerie de maïs (corn gluten feed) en provenance des États-Unis. « Ces co-produits représentent aujourd’hui la seule source alternative de protéines végétales disponible », précise le communiqué de la Fefac. Les deux présidents ont en revanche salué les avancées du G20 qui a mis en place Amis (Agricultural Market Information System) et son Forum de réaction rapide. Dans son communiqué, « la Fefac attire cependant l’attention des responsables européens et de leurs partenaires du G20 sur leur responsabilité de maintenir un marché mondial des matières premières agricoles ouvert, pré-requis pour un fonctionnement normal ». Les représentants de la nutrition animale ont également dénoncé les freins à l’agrandissement des structures d’élevage en France par rapport aux autres État-membres de l’Union européenne, 10 à 100 fois plus importants. Ce qui prive les éleveurs français d’un levier de rentabilité de leurs exploitations. La Fefac appelle enfin, dans son communiqué, « à améliorer et développer les outils de gestion du risque prix pour les éleveurs et transformateurs de produits animaux, via par exemple des marchés à terme des produits animaux, qui ne fonctionnent pas aujourd’hui en Europe ».