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Gluten, la filière s’attaque à la rumeur médiatique

Les publications conseillant d’exclure le gluten de l’alimentation se multiplient dans la presse nationale. Une situation qui a conduit les boulangers et les meuniers à dénouer le vrai du faux le concernant.

“Faut-il avoir peur du gluten !” “Régime sans gluten, 5 kilos en moins, le tonus en plus !” Après le web, la presse s’est emparée de la mode de l’alimentation sans gluten. « Pas une semaine ne se passe sans un article sur le sujet », assure Bernard Valluis, président délégué de l’ANMF. Fatigue, maux de ventre, schizophrénie… tous les maux ou presque lui sont attribués. Sous l’influence de peoples devenus leaders d’opinion, comme le tennisman Novak Djokovic, adepte des aliments sans gluten, la méfiance vis-à-vis de ce composant essentiel à la structure du pain monte dans la population. Cela a conduit l’Observatoire du pain à organiser, le 22 janvier à Paris, un symposium pour faire l’état des connaissances sur la question. L’occasion d’éclairer les prescripteurs du corps médical, mais aussi les boulangers « souvent démunis face aux questionnements quotidiens de leurs clients », témoigne Laurent Serre, de la Confédération nationale de la boulangerie.

De plus en plus de consultations
« Je vois de plus en plus d’intolérants auto-diagnostiqués arriver dans mon cabinet », indique le Professeur Cellier, gastro-entérologue au CHE Georges Pompidou. En Australie, 10 % des consommateurs l’auraient évincé de leur table. « Nous sommes passés là-bas de l’autre côté du réalisme. Il faut faire attention à ce buzz, qui n’a pas de fondement scientifique », assure le Pr Cellier, poursuivant : « Il ne faut pas nier le problème, mais mieux le comprendre et reprendre le sujet en main avant d’être dépassé par la vague médiatique. » Si des études attestent d’une augmentation du nombre de personnes souffrant de symptômes liés au gluten, d’autres montrent que 95 % au moins des Français ne sont pas dans ce cas.

Trois pathologies identifiées
Les médecins recensent trois pathologies dans lesquelles le gluten est impliqué. L’allergie au blé, la maladie cœliaque – dite intolérance au gluten – et l’hypersensibilité.
Dans le cas de la maladie, la consommation de gluten – et notamment une part de la fraction de protéines insolubles, les gliadines – induit une réaction inflammatoire de l’intestin grêle qui affecte sa capacité d’absorption des nutriments. Statistiquement, cette affection, qui peut être létale, touche 1 % des Français. Elle nécessite pour les patients une éviction des aliments contenant du gluten. La moindre trace de seigle, blé ou orge est à proscrire. Seuls 10 % des personnes concernées sont diagnostiquées. Pourtant une simple prise de sang pour le dosage des anticorps caractéristiques de la maladie permet de la détecter.
Le troisième désordre, l’hypersensibilité, engendre des manifestations proches de l’intolérance, mais sans présence des mêmes anticorps ni altération de l’intestin. D’après une étude australienne, l’exclusion du gluten améliorerait la situation des patients concernés. Mais l’hypersensibilité ferait aussi écho à l’effet de mode, selon le Pr Cellier. Une partie des individus touchés pourrait être juste sujette à de la nosophobie, à savoir la peur de la maladie. Et le professeur de mettre en garde : « Attention à ce que le régime sans gluten ne devienne pas carenciel. »

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