Blé tendre
FranceAgriMer confiant en l’export Pays tiers
Avec l’essoufflement programmé des chargements russes et ukrainiens, le blé tendre hexagonal a de quoi tirer son épingle du jeu en seconde partie de campagne.
Avec l’essoufflement programmé des chargements russes et ukrainiens, le blé tendre hexagonal a de quoi tirer son épingle du jeu en seconde partie de campagne.
Ce mois-ci, les bilans céréaliers établis par FranceAgriMer (FAM) n’ont pas enregistré de modifications significatives. On notera une révision à la baisse des exportations de blé tendre français sur l’UE de 115 000 t, à 7,817 Mt, en raison des moindres importations par l’Espagne qui a engrangé une belle récolte cette année. Concernant les chargements de blé tendre hexagonal sur les pays tiers, ils restent estimés à 8,75 Mt. « Nous sommes à un tournant de la campagne céréalière, au regard de ce qui va se passer en termes d’exportation de blé argentin et états-unien sur la seconde moitié de l’exercice », a remarqué Marc Zribi, chef de l’unité Grains et Sucre de FAM, lors de la conférence de presse qui a suivi le conseil spécialisé Céréales du 14 novembre à Montreuil.
Des volumes, de la qualité et des prix attractifs
Le blé tendre français présente de nombreux atouts, en termes de volume et de qualité vis-à-vis de ses compétiteurs européens (Allemagne et pays baltes), comme en termes de prix. « Le cours du blé tendre national exprimé en dollar, qui enregistre une tendance baissière depuis la mi-août, reflète bien le regain de compétitivité de la céréale française face à son homologue états-unien, du fait du renforcement du dollar face à l’euro », explique-t-il. Et ce, d’autant qu’au bout de quatre mois de campagne, Russie et Ukraine ont vendu la moitié de leur disponible exportable et que l’hiver va handicaper leur logistique fluviale. Au 31 octobre, la Russie avait chargé 17,221 Mt de blé tendre, sur les 33 Mt estimées par UkrAgroConsult sur 2018/2019. En Ukraine, suite à un accord entre le gouvernement et les exportateurs, seuls 15,5 Mt de blé tendre seront expédiées hors des frontières sur la campagne (seulement 8 Mt de qualité meunière). Concernant l’ouverture potentielle de l’Algérie au blé tendre russe, Marc Zribi n’estime sa possible réalisation que sur la campagne prochaine. Mais il souligne la tenue d’une réunion entre meuniers brésiliens et exportateurs russes et une prochaine délégation irakienne en Russie (l’Irak étant jusque-là la chasse gardée du Canada et des États-Unis), ce qui laisse présager une nouvelle donne sur l’échiquier mondial des échanges.
Des changements à la marge en maïs, orge et blé dur
S’agissant du bilan Maïs, l’export sur l’UE a été rehaussé de 105 000 t, malgré les difficultés rencontrées à charger sur le nord-communautaire, en raison des basses eaux sur la Moselle et le Rhin. En orge, les expéditions sur l’UE ont été abaissées de 60 000 t, les prix français de la céréale s’affichant supérieurs à ceux du blé tendre. Quant aux incorporations de céréales par l’alimentation animale, les estimations n’ont pas changé en blé tendre (5 Mt), orge (1 Mt) et maïs (3,2 Mt), mais ont augmenté de 5 000 t en blé dur (25 000 t), au vu de la faible qualité des grains. « Près de 300 000 t de blé dur français sont non utilisables en alimentation humaine », souligne Marc Zribi, chef de l’unité Grains et Sucre de FranceAgriMer.