Marché mondial du blé
France Export Céréales juge les chiffres russes optimistes
La Russie espère exporter 37-38 Mt de blé tendre sur 2018/2019, France Export Céréales table sur une fourchette de 34-35 Mt.
La Russie espère exporter 37-38 Mt de blé tendre sur 2018/2019, France Export Céréales table sur une fourchette de 34-35 Mt.
Les autorités russes relevaient, le 21 décembre, leurs perspectives d’exportations de blé tendre pour la campagne 2018/2019, passant de 35 Mt à 37-38 Mt, suite à une réunion de routine avec des traders locaux. Ces chiffres ont surpris les opérateurs, voyant l’offre mondiale s’alourdir. Les plus pessimistes tablaient même sur une possible mise en place de taxes sur les exportations russes. Margaux Verdier, analyste de la zone mer Noire à France Export Céréales (Fec), détaille les raisons pour lesquelles l’association parie plutôt pour un chiffre de 34-35 Mt.Avec
Disponible exportable de 10-11 Mt sur la seconde partie de campagne
Avec une récolte de blé tendre russe 2018 en baisse par rapport à l’an dernier, passant de plus de 85 Mt à 70-72 Mt, selon les sources, et un rythme des exportations supérieur entre juillet-décembre 2017 et 2018 (+20 %), le disponible exportable régresse mécaniquement sur la seconde partie de campagne. Selon les données de Fec, collectées auprès d’analystes russes, les exportations nationales se sont élevées à 23-24 Mt entre juillet et décembre 2018. Si l’on en croit donc le gouvernement local, il y aurait encore 14 Mt environ exportables. Or, les réserves dans les régions du sud du pays (districts du sud et nord Caucase) s’élèvent actuellement à 8 Mt, selon Margaux Verdier. Historiquement, ces secteurs affichent rarement des volumes inférieurs à 3 Mt en fin de campagne. Ainsi 5 Mt seraient exportables. Dans les régions Centre/Nord/Sibérie, il reste actuellement 15 Mt environ, pour des réserves qui ne descendent guère fréquemment sous les 5-6 Mt en fin de campagne, soit 9-10 Mt réellement disponible. Sachant que toutes les marchandises ne seront pas exportées, les fabricants d’aliments et meuniers locaux ayant encore des besoins, « il est peu probable de vendre 14 Mt sur janvier-juin 2019. Un volume de 10-11 Mt nous paraît plus crédible. À moins qu’il y ait un biais dans les chiffres des stocks russes », explique Margaux Verdier.