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Production
Cultures : entre trop de pluie et risque de sécheresse

Alors que l’épisode pluvieux semble s’estomper aux États-Unis, ce côté-ci de l’Atlantique va devoir affronter un été plus chaud que la normale. Les récoltes devraient commencer en Ukraine et Roumanie entre le 17 et le 20 juin.

© Alois_Wonaschuetz - Pixabay

Les premières moissonneuses-batteuses devraient faire leur apparition dans les champs du sud de l’Ukraine d’ici au 18-20 juin 2018, soit avec sept à dix jours d’avance par rapport à ce qui était prévu. Selon certains observateurs, c’est une à deux semaines plus tôt que la moyenne sur dix ans. Mais attention, il existe une problématique de remplissage homogène des épis en fonction des régions par rapport à la chaleur qui a gagné le pays. Il fait beaucoup trop chaud au Sud et à l’Est, alors que l’on s’attend à des qualités de type “exceptionnel ou normal +” dans le Centre seulement. Selon le Centre hydrométéorologique d’Ukraine, la récolte d’hiver pourrait atteindre 29,5 Mt, dont 25,9 Mt de blé et 3,3 Mt d’orge.

En Roumanie, la météo à trois semaines (à compter du 3 juin) donne des conditions chaudes et humides, ce qui arrange plutôt les filières Maïs, Tournesol et Soja, moins celles du blé et de l’orge. Pour cette dernière, les premières informations en provenance de ce pays indiquent que la moisson pourrait commencer entre le 17 et le 20 juin.

Côté météo pure, les épisodes pluvieux états-uniens de ce printemps devraient peser sur les marchés. À ce jour (7 juin), rien n’a encore été établi sur les conséquences factuelles (report de semis, suppression de semis, switch avec une autre culture, rôle des assurances et des programmes d’aide…) mais les différents acteurs ont acquis la quasi-certitude que tout le retard accumulé ne pourra pas être rattrapé.

Coup de chaud sur l’Europe et la France

Et de ce côté-ci de l’Atlantique, Mère Nature a également son mot à dire. C’est surtout la combinaison canicule et chaleur qui va peser le plus. Déjà, des bassins de production dans certains pays d’Europe orientale rapportent des niveaux de températures anormalement élevés. On enregistre des températures de 35 °C dans le bassin de la Volga à fin mai, avec un niveau d’eau pour le fleuve du même nom qui serait aussi bas que pendant la grande sécheresse de 2010 du côté de Kazan.

Et l’Hexagone ? Météo France a publié une note le 29 mai 2019, établissant qu’une « grande partie de l’Europe [NDLR : dont la France] devrait connaître des températures plus chaudes que la normale » cet été et rappelant que 2018 « a été le deuxième été le plus chaud en France ». Le temps pourrait être plus instable et plus frais sur la zone de Méditerranée orientale tandis que le nord de l’Europe devrait connaître des conditions plus sèches et plus chaudes que la normale.

 

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Mother Nature Market

Après le weather market, qui indique que les marchés de cotations agricoles sont conduits par le temps qu’il fait, on pourrait bien voir arriver ce nouveau concept de Mother Nature Market – selon une expression très populaire aux États-Unis – avec des marchés soumis à Mère Nature. Pour plusieurs analystes et observateurs des cultures états-uniennes, l’élément Mother Nature sera bien sûr déterminant pour la suite de la campagne. Car après différents épisodes “Pluies made in États-Unis”, on a droit à la série “Tornades et ouragans” qui précède à coup sûr la série “Chaleur et canicule”. Les marchés, se nourrissant et réagissant au jour le jour des différentes informations, risquent de rester sous tension pour un bon moment encore, en tout cas tant que des informations définitives en termes de quantité et de qualité des récoltes ne seront pas connues. Les producteurs et tous les acteurs des marchés de grains et matières premières agricoles devront à la fois garder un œil sur le ciel et un autre sur l’évolution des marchés à terme, notamment en ce qui concerne l’échéance de décembre.

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