Production Biologique

Céréales bio : collecte en recul et prix en hausse

Victime des conditions météorologiques défavorables du printemps 2018, la collecte de blé tendre bio chute de 19 %, comparée à l’an dernier. Et au regard des prévisions optimistes de juin, ce recul est accentué.

Publié le 30 octobre 2018 - Par Rédaction Réussir

« Les volumes sont très inférieurs aux prévisions, mais la qualité est globalement au rendez-vous », résume Claude Choux, codirecteur de Probiolor, coopérative spécialisée bio de Lorraine, adhérente à l’union Fermes Bio. « En blé tendre, Fermes Bio prévoyait une collecte de 21 000 t, et on n’a que 15 000 t. Pourtant, la récolte semblait prometteuse, mais, au final, les rendements sont catastrophiques. » La situation varie selon les régions, même à l’échelle de microzones. Le printemps humide et froid a provoqué de grosses pertes d’azote par lessivage, d’où des épis vides. Et en bio, pas de rattrapage !

L’Est a beaucoup souffert avec une collecte amputée de 30 % en blé tendre par rapport à une année moyenne.

Dans le Sud-Ouest, le bilan aussi est catastrophique. La coopérative Qualisol voit ses estimations de collecte bio totale de 20 000 t plonger de plus de la moitié. Comment, dans ces conditions, satisfaire les contrats passés avec les clients ?

Si la vallée du Rhône s’en sort mieux avec une baisse de 15 %, le Centre et l’Ouest perdent aussi 20 %.

Achats extérieurs en hausse

Sur la France, début octobre, FranceAgriMer évalue la collecte de blé tendre bio et C2* en repli de 19 % par rapport à 2017, au lieu de la hausse de 6 % estimée en juin, liée à l’augmentation des surfaces bio ! L’orge recule de 18 %, le triticale de 30 %. En C2, le volume plonge de 43 % en blé tendre, dû aussi au ralentissement des conversions en 2017. Alors que le marché bio poursuit sa croissance, les achats extérieurs sont nécessaires pour pallier le déficit, notamment d’Italie ou de Roumanie. FranceAgriMer estime les importations de blé tendre bio à 98 000 t (+37 % vs 2017).
En France, heureusement, la qualité est au rendez-vous : les tests de panification sont corrects, la protéine est même assez élevée, avec de nombreux lots à 11,5 %. Quelques problèmes de mycotoxines sont détectés. Et les cours flambent. Le blé tendre bio part en majorité en meunerie : « On est obligé de passer des hausses de prix de farines, on n’a pas le choix », explique Jean-Louis Dupuy-Couturier, du moulin éponyme.

* C2 : conversion 2^e année utilisée par le Fab à hauteur de 30 % maximum.

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Bilan du blé tendre bio en France*

Ressources

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Collecte 2018 : 130 000 t (-19 %),
dont C2 24 000 t (-43 %)

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Import : 98 000 t (+37 %)

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Stock report : 46 870 t (+87 %)

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Total ressources : 274 870 t (+7 %)

Utilisations

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Meunerie : 165 000 t (+15 %)

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Fab : 61 000 t (+27 %)

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Semences : 4 000 t (-16 %)