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Céder ses créances pour apurer son bilan

« Il y a quatre-cinq ans, nous avons mené une étude sur les impayés des entreprises à partir de leurs bilans, et nous nous sommes rendu compte que les minoteries étaient quasi en tête de classement, derrière les bailleurs sociaux », explique Philippe Naudin, président de Carnot Investissement, qui propose aux meuniers de racheter leurs créances.

La meunerie, un secteur particulièrement exposé

La meunerie serait plus exposée aux créances impayées que d'autres professions, en raison de certaines spécificités de fonctionnement. « Les meuniers ont une tradition d'octroyer des prêts pour l'installation de leurs clients, en contrepartie d'un approvisionnement parfois exclusif pour le boulanger, avec une technicité loin de celle des banques. En fait de garantie, les meuniers ont une caution, souvent un nantissement sur fond de commerce. Mais il n'a de valeur que si le fond fonctionne. La tendance à la concentration participe également à la fragilisation des plus petits », estime Philippe Naudin. « Bien sûr, ce phénomène ne met pas en péril la meunerie française, mais cela est quand même une épine dans le pied », tempère-t-il.

Un atout lors de la revente d'une boulangerie

Cette solution permet aux entreprises de ne pas perdre de temps à courir après les mauvais payeurs et de ne pas « polluer leur bilan, ce qui peut rendre plus dur l'obtention de financements auprès des banques ». Les créances ne sont pas rachetées à valeur nominale, mais avec une décote. « Nous intervenons également dans les opérations de cession d'activité. Pour le repreneur, les créances impayées ne valent rien, mais pour le vendeur c'est de l'argent. Donc il a tout intérêt à les céder à un tiers et à ce qu'elles ne viennent pas polluer les négociations lorsqu'il vend son entreprise », ajoute le président de Carnot Investissement. « Les plus gros moulins gèrent plutôt ces dossiers avec des avocats, mais les entreprises de taille plus modeste n'ont pas forcément les mêmes moyens ».

Les cessions de créances sont très pratiquées lorsqu'elles ne sont pas encore échues, mais sur le créneau des impayées, peu d'entreprises sont présentes. Le risque de ne pas récupérer son dû augmente de façon exponentielle après échéance. Et, en matière commerciale, nous sommes tributaires des dépôts de bilan.

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