Bruxelles « continuera de négocier » l'accord commercial euro-américain
Alors qu'en France, gouvernement et syndicat agricole réclament un « coup d'arrêt » des négo-ciations sur le Ttip, Jean-Claude Junker (CE) assure que Bruxelles « continuera de négocier ».
Face aux critiques, françaises notamment, Jean-Claude Juncker, président de la CE, a assuré le 4 septembre que cette dernière « continuera de négocier » le Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (Ttip), son mandat restant « pleinement valable ». « Lors du dernier Conseil européen en juin, j'ai demandé à l'ensemble des chefs d'État et de gouvernement s'ils voulaient que l'on poursuive les négociations. La réponse fut un “oui” unanime », a asséné le président de l'exécutif de l'UE en marge du sommet du G20 à à Hangzhou en Chine. Le 2 septembre, le commissaire européen aux Affaires économiques et financières, Pierre Moscovici, avait jugé qu'il n'était « pas pertinent de suspendre » ces pourparlers, appelant Paris à les « poursuivre » et à « rehausser » ses exigences. Plus tôt dans la semaine, le secrétaire d'État français au Commerce extérieur, Matthias Fekl, avait annoncé qu'il demanderait l'arrêt des négociations du Ttip lors de la prochaine réunion des ministres du Commerce de l'UE les 22 et 23 septembre à Bratislava.
Un « coup d'arrêt clair », et même « définitif »
« L'accord sur la table est, en ces termes, inacceptable. Il faut un coup d'arrêt clair, pour repartir sur des bases nouvelles », a affirmé le 1er septembre le Premier ministre français, Manuel Valls, lors d'un discours devant les ambassadeurs français. Le lendemain, la FNSEA rappelait son souhait qu'un « coup d'arrêt définitif » soit donné aux négociations du Ttip, soulignant qu'« aucune concession accordée par les États-Unis, quelle qu'en soit l'ampleur, ne peut se faire au détriment de l'agriculture de l'UE ».
La chancelière allemande ne veut pas que l'UE « rétrograde »
« Il est dans notre intérêt de ne pas rétrograder derrière d'autres régions du monde, comme les régions asiatiques qui ont déjà conclu un tel accord avec les États-Unis », a estimé, la chancelière allemande le 1er septembre. « Qu'on dise déjà qu'on ne croit plus que les négociations […], qui sont déjà entrées dans leur phase finale, ne vont pas réussir, est pour le moins inhabituel », avait souligné la veille Angela Merkel. Répondant au vice-chancelier, le social-démocrate Sigmar Gabriel, qui avait assuré quelques jours avant que « les discussions ont de facto échoué car nous, Européens, ne devons naturellement pas céder à leurs exigences ».