Marché mondial
Blé tendre : un niveau d’export compromis par la grève
Les prévisions d’exportations françaises sur les pays tiers ont été relevées de 0,2 Mt (à 12,4 Mt). Cependant, l’optimisme concernant le grand export pourrait être contrecarré par le blocage des ports maritimes.
Les prévisions d’exportations françaises sur les pays tiers ont été relevées de 0,2 Mt (à 12,4 Mt). Cependant, l’optimisme concernant le grand export pourrait être contrecarré par le blocage des ports maritimes.
Si, sur le papier, FranceAgriMer estime que l’Hexagone pourrait exporter sur les pays tiers 12,4 Mt de blé tendre sur la campagne 2019/2020 (+200 000 t par rapport aux prévisions de décembre), c’est sans compter le mouvement social contre le projet de réforme des retraites qui paralyse la logistique portuaire (cf. page 3). « Même si la situation au niveau de l’activité de la SNCF s’améliore, concernant le fret ferroviaire, il n’y a aucun changement. À cela s’est ajoutée la grève des dockers, avec le mouvement des Ports morts, du 13 au 15 janvier. Dans ce contexte, les 12,4 Mt sont, pour l’instant, très compromis », a déclaré, le 15 janvier, Benoît Piètrement, président du conseil spécialisé Grandes cultures de FranceAgriMer.
Des prix Fob compétitifs
Pourtant, l’environnement macroéconomique joue, actuellement, en faveur de l’origine nationale. « La demande mondiale est dynamique, la concurrence de l’Argentine (hausse des taxes à l’exportation), de l’Ukraine (renforcement de la hryvnia) et de la Russie (appréciation du rouble, hausse des prix intérieurs et reconstitution des stocks intérieurs) devrait être moindre sur la seconde partie de la campagne qu’habituellement, et le blé français est extrêmement bien positionné à l’exportation, avec des prix Fob inférieurs à ceux de la zone mer Noire et voisins de ceux de l’Argentine », affirme Marc Zribi, chef de l’unité Grains et Sucre de FranceAgriMer. Cependant, l’origine hexagonale n’est pas forcément toujours retenue dans les appels d’offres en raison de coûts d’assurance et de frets plus avantageux à partir d’autres fournisseurs mondiaux, notamment à destination de l’Égypte. « Ainsi, le coût du fret est de l’ordre de 13-14 $/t au départ de la Roumanie, de 13-15 $/t au départ de la zone mer Noire (Russie et Ukraine), alors que les offres françaises sont aux alentours de 16-18 $/t pour joindre le port d’Alexandrie, selon le CIC », explique le dirigeant de FranceAgriMer.
Reste que, fondamentalement, la bonne récolte française de blé tendre et le marché mondial porteur ont conduit certains membres de la réunion Bilans céréaliers de FranceAgriMer à envisager des exportations sur les pays tiers à 13 Mt, voire plus, pour 2019/2020. « La position retenue a, de fait, été plutôt prudente et conservatrice », remarque Marc Zribi. Au 14 janvier, il faut dire que 7,5 Mt ont déjà été exportées sur les pays tiers, avec de fortes progressions enregistrées sur le Maroc, l’Égypte, l’Afrique de l’Ouest et la Chine. « Nos positions sont toujours très fortes sur l’Algérie », souligne le dirigeant de FranceAgriMer.
Baisse de la demande nord communautaire
Les prévisions d’exportations de blé tendre français sur l’UE ont été abaissées de 161 000 t, à 8,2 Mt, en raison de la baisse de la demande de la nutrition animale dans les pays du nord de l’UE. Cela en raison d’un transfert de blé tendre vers l’orge fourragère, et peut-être vers le maïs dans les semaines à venir.